LE PENSIONNAT DE VERSAILLES

par Maisons Créoles

La célèbre institution, fondée il y a 192 ans par l’Ordre Religieux de St Joseph de Cluny se trouve au 8 rue Victor Hugues.

PREMIER LOCAL

Le 14 avril 1822, des religieuses d’une vingtaine d’années, les Sœurs Nathalie Raymond, Elisabeth Godefroy, Onésime Lefèvre, Constance Monnin, Scholastique Bias, Isabelle Marion, Colombe Ferret, Anne Marie Billard, et leur Mère Supérieure, débarquent en Guadeloupe mandées par le Gouverneur Comte de Lardenoy. Le 19 mai, elles ouvrent 0 Basse Terre, un établissement privé, destiné à   «pourvoir à l’éducation des jeunes filles de la Colonie» issues de familles aisées. Cette «Maison Royale d’Education» occupe deux maisons séparées par une cour, le Pensionnat est rue du Sable, actuelle rue de Clieu et l’Externat, rue de la Savane. Le Gouvernement loge, nourrit et entretient les sœurs.

LA PENSION

Coûtant 1100 francs l’année, elle  est «  payable par quartiers de 274 francs, d’avance  ». En 1825, 100 élèves de 5 à 15 ans y sont hébergées mais le cyclone du 20 juillet détruit les lieux et 900 autres maisons de la ville. Il frappe aussi la Congrégation en la personne de Mère Julie Jacotot, qui lors du cyclone, faisant fi de sa vie et ne pensant qu’à protéger ses jeunes pensionnaires, est mortellement frappée à la tête par la chute d’un gros manguier, dans la cour de l’établissement. Il n’y a plus de cours durant six mois faute de locaux.

L’HABITATION PETIT-VERSAILLES

Cette Habitation Caféière de dix hectares, propriété de Louis Botrel, riche négociant de la ville, rachetée par le Procureur Pellerin est mise en vente par ses héritiers. La Congrégation loue l’Habitation de bois et en 1829, sa Fondatrice Anne-Marie Javouhey, dont Louis-Philippe disait «  La Mère Javouhey, c’est un grand homme  !  », se déplace depuis la Guyane, pour l’acheter, ce qui sera finalisé à Basse Terre, le 19 mars 1832, pour 43 000 francs.

LE VERSAILLES D’ANTAN

Une allée empierrée et bordée de yuccas mène à l’établissement. Outre le trousseau, dans lequel figurent bas, robe indigo et pèlerine blanche, on apporte sa timbale en argent, ses couverts et son matelas. Les pensionnaires, levées à 5h30, s’amusent après les cours sous les grands arbres.

En 1848, après l’Abolition de l’Esclavage, les religieuses accueillent des filles d’affranchis, il y a alors 120 élèves. Le 22 octobre 1849, dans la petite chapelle enjolivée d’une haute chaire sculptée et de bancs en bois, M. Drouelle, dernier Préfet apostolique, bénit la châsse de Saint Victor Martyr en tenue militaire placé dans un sarcophage vitré sous l’autel.

LA STATUE DE SAINT-ROCH

En 1865, un marin atteint du choléra débarque à Pointe à Pitre. La maladie gagne Basse -Terre. A Versailles, les parents d’élèves se regroupent, achètent la statue du Saint et de son fidèle chien Saint Roquet (dont le nom est utilisé couramment pour désigner un chien). St Roch est fêté le 16 août.

SAINTE-PHILOMÈNE

La même année, là où se trouvait un bassin, on place la statue de la Sainte Patronne du Rosaire Vivant et des Enfants de Marie Immaculée. Elle est la Protectrice des élèves du Pensionnat où l’enseignement primaire devient obligatoire le 28 Mars 1882. En juillet 1906, les écoles primaires privées de l’île sont laïcisées. En 1937, on crée les classes de la 6e à la 3e et du cycle secondaire.

1956

Le 11 août, sévit le cyclone Betsy, entre le 20 et le 24 octobre il y a une éruption phréatique de la Soufrière. Les 4, 5 et 6 novembre passe le cyclone Greta. S’ensuit une grave épidémie de grippe propagée par un navire ancré à Basse Terre  ! Versailles, ferme douze jours.

DE NOS JOURS

L’établissement qui a accueilli des générations de jeunes gens venus de toute l’île et des îles proches devient mixte en 1971. L’internat ferme entre 1980 et 1990. Versailles compte aujourd’hui 1400 élèves.

Pour Mère Anne-Marie Javouhey  : «  l’homme doit être plus, non seulement pour soi, mais aussi avec les autres et pour les autres  ».
Cette devise est mise en pratique tous les jours au Pensionnat de Versailles dont le taux de réussite aux examens parle de lui-même.

Texte & Photos :  Angel St Benoit

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