L’eau potable constitue une problématique de taille dans notre région. Elle peut s’avérer abondante une partie de l’année grâce à une pluviométrie conséquente mais également provoquer des situations de crise notamment en période de Carême.
Une première phase d’un plan de secours de l’eau potable d’un montant de plus de 15 M€ s’achève fin 2016. Elle comprend la création d’une usine de traitement, le réaménagement d’unités de production, la construction d’un captage d’eau, le renouvellement de canalisations vétustes afin de résorber les fuites…
Quoi qu’il en soit, et bien que les mesures de restrictions (tours d’eau hebdomadaires) aient pu être évitées en cette année 2016, l’eau n’en demeure pas moins une ressource rare et précieuse, puisque vitale, dont chacun peut bénéficier gratuitement. A chacun de prendre conscience que cette manne tombée du ciel peut être gérée de façon économe sans que la démarche soit, pour autant, contraignante.
La Région Guadeloupe sensibilise les utilisateurs à maîtriser leur consommation et les encourage à s’équiper de solutions pour réduire la facture d’eau au moyen d’une aide financière dans le cadre de sa politique de développement durable et de préservation des ressources naturelles.
Pour profiter de cette eau gratuitement, il suffit de récupérer l’eau de pluie qui tombe sur les toitures en l’acheminant via des gouttières jusqu’à une citerne.
L’aide allouée par la Région Guadeloupe
Elle s’adresse à tous les foyers guadeloupéens, locataires ou propriétaires d’une résidence principale, mais également aux micro-entreprises de moins de 10 salariés avec un C.A. inférieur à 2 M€.
Les modalités d’attribution sont strictement encadrées. Les équipements doivent être fournis et installés par la même entreprise. La facture doit faire mention du détail des éléments installés de façon à vérifier que l’équipement répond bien aux critères imposés pour l’octroi de cette subvention. Un particulier ayant acheté lui-même le matériel ne pourra pas prétendre à cette aide, qu’il l’installe par ses soins ou qu’il fasse ensuite appel à une entreprise.
Les constructeurs de citerne, les techniciens, les fabricants de ces équipements… sont au fait des prestations éligibles et sont à même de vous orienter vers l’installation requise selon vos besoins. Les équipements éligibles varient selon l’utilisation. L’usage domestique requiert plus d’éléments qu’un simple usage extérieur. Enfin le dispositif de stockage doit avoir une capacité minimum de 3 000 litres.
Le montant de l’aide régionale
Elle permet de réduire le montant de l’installation à hauteur de 60 % voire 80 % dans certains cas. Le montant varie de 2 000 € à 3 000 € selon la capacité de la citerne et les revenus du demandeur. Elle est octroyée sous conditions et dans les limites du crédit budgétaire. Une seule demande est instruite par résidence. Cependant une installation d’au moins 10 ans peut faire l’objet d’une nouvelle demande sur présentation des justificatifs de l’équipement à remplacer. L’aide est cumulable avec le crédit d’impôt.
Le dossier de demande d’aide régionale
Il est conseillé de faire appel à 3 prestataires afin de comparer leur devis. Le professionnel choisi doit justifier d’une assurance pour l’installation (garantie décennale, biennale…). Une fois votre sélection réalisée, complétez le dossier en précisant ses coordonnées et joignez le devis.
Le formulaire de demande est téléchargeable sur le site de la Région Guadeloupe à la rubrique « Des aides et des services ». Le montant de la réduction, après avis favorable de la Région, reste valable 3 mois. Une fois validé, elle est versée directement par l’ASP (Agence de services et de paiement) au professionnel après l’achèvement des travaux.
Le crédit d’impôt
Déductible de votre montant d’imposition, le crédit d’impôt de 15 % vient en déduction du montant de votre impôt. Si vous n’êtes pas imposable, le montant vous est remboursé.
La récupération des eaux pluviales donne lieu à une déclaration en mairie.
L’acheminement de l’eau
La récupération de l’eau de pluie ne peut se réaliser que dans les règles de l’art afin de supprimer tout risque de contamination du réseau public et avec une protection en interdisant l’accès aux moustiques.
La mise en place d’une crapaudine est impérative en haut de chaque gouttière de façon à empêcher l’accès des végétaux. Les canalisations dédiées à l’acheminement des eaux de pluie doivent être facilement repérables.
Les points alimentés en eau de pluie et les conduites doivent être identifiés clairement et signalés par une signalétique portant la mention « Eau non potable » accompagnée d’un pictogramme spécifique.
Un double réseau est exigé car il est impératif de protéger le réseau public de toute contamination en y interdisant toute intrusion d’eau de pluie. Il s’agit de différencier le réseau public de celui des eaux collectées sans qu’aucune liaison ne soit possible. Seule l’alimentation des toilettes par les eaux pluviales est autorisée. Lorsque la citerne est vide, l’appoint est possible par un système de disconnexion bien spécifique obligatoire.
Il est conseillé de conclure un contrat de maintenance avec un professionnel car chacun a l’obligation d’entretenir son système de récupération des eaux de pluie et de tenir à jour un carnet sanitaire. L’ASP est chargée du contrôle de l’installation une fois les travaux achevés. Elle effectue également des contrôles inopinés pour veiller au bon entretien des équipements.
Quelle citerne installer ?
Vous trouverez des réservoirs classiques hors-sol ou à enterrer de différentes capacités en polyéthylène capable de supporter les mouvements de terrain.
Les citernes souples, légères et mobiles, peuvent s’installer rapidement et se placer sous un deck en toute discrétion. Les citernes modulaires représentent l’alternative pour les espaces restreints ou plus difficiles d’accès.
Si vous êtes dans la phase de construction de votre maison, l’idéal est d’en profiter pour installer une citerne enterrée. Vous diminuerez ainsi le coût d’installation en faisant appel au terrassier chargé de la construction et vous disposerez d’un récupérateur d’eau de pluie complètement invisible dans votre jardin.
La quantité d’eau récupérée est, bien sur, fonction de la surface de la toiture sachant que 10 mm d’eau de pluie sur un toit de 100 m2 permettent de remplir 1m3. Une cuve d’une grande capacité permet de faire face au déficit de pluviométrie pendant la saison sèche en la stockant en période de pluies.
Pourquoi récupérer l’eau de pluie ?
- Elle est gratuite,
- Elle est plus douce que l’eau du robinet, sans dépôt de calcaire, et permet de limiter l’utilisation de détergents,
- Vous disposez d’une réserve en cas de coupure.
Les usages de l’eau pluviale
- L’arrosage du jardin
- Le nettoyage des sols
- Le lavage des voitures
- L’alimentation de la piscine ou du spa de particuliers
- L’alimentation des sanitaires après mise en place d’un double réseau
- Les eaux de pluie ne peuvent en aucun cas être utilisées pour un usage alimentaire ou pour les douches.
Comment limiter sa consommation ?
- Arroser le jardin en fin de journée, lorsque la température est moins élevée, pour une efficacité optimale,
- Privilégier la douche qui consomme moins qu’un bain,
- Préférer les lave-linge et les lave-vaisselle dotés de programmes économiques,
- Installer des systèmes de chasse d’eau économes en eau,
- S’équiper de mitigeurs thermostatiques et de réducteurs de débit d’eau,
- Ne laisser l’eau couler sous la douche ou pendant le brossage des dents qu’aux moments opportuns.
Pour plus d’information, consultez le site de la Région Guadeloupe ou contactez l’ASP au 0590 38 76 66.LAZ
Texte : Christine Morel
Photos : Simax Communication