L’archipel bénéficie d’une pluviométrie conséquente, l’eau y est cependant mal répartie. Les pluies s’abattent toute l’année sur les flancs de la Soufrière, jusqu’à 10 mètres de pluie chaque année au sommet du volcan.
Les rivières canalisent les écoulements vers la mer créant souvent de magnifiques chutes pour le bonheur des visiteurs. Cette eau est alors récupérée puis traitée avant d’être transportée à travers un vaste réseau de canalisations vers les zones urbaines (principalement l’agglomération de Pointe à Pitre) et vers les communes de Grande Terre qui disposent de faibles ressources souterraines. Quant à Marie-Galante, l’île dispose de nappes phréatiques tandis que Les Saintes et La Désirade sont alimentées par une canalisation sous-marine.
La qualité de l’eau potable est surveillée régulièrement de la chaîne de production jusqu’aux réseaux de distribution. Mais ses réseaux de distribution installés sur le territoire aux cours des années 70 doivent être rénovés pour améliorer la qualité de la distribution et réduire la fréquence des tours d’eau qui s’imposent actuellement aux usagers.
Le montant de travaux à réaliser pour une remise en état du réseau est estimé à 600 millions d’euros.
Au cours de la distribution, près de 50% de la ressource en eau est perdue en raison des fuites sur le réseau, de par sa vétusté. Ce niveau de pertes est significativement plus élevé qu’en métropole où le rendement moyen est proche de 80% et alors que le Grenelle de l’Environnement a fixé une limite de 15% de pertes au maximum.
Les collectivités, conscientes de la nécessité de mettre un terme aux tours d’eau, se mobilisent derrière le conseil départemental pour mettre en oeuvre un vaste projet de réhabilitation des réseaux. Plus de 23 millions d’Euros seront engagés en 2015.
La consommation moyenne par ménage en Guadeloupe est estimée à 120 m3 par an. La gestion de l’eau concerne chaque habitant qui peut améliorer la situation en adoptant les attitudes éco-citoyennes. Des actions qui permettent de lutter contre les pollutions domestiques par l’installation d’un dispositif d’assainissement aux normes, en réduisant notre consommation (limiter les fuites d’eau, pose d’un compteur individuel).
La gestion des eaux usées et pluviales est une autre préoccupation majeure car elle influe sur l’environnement en cas de rejets dans la nature mettant ainsi en danger la salubrité publique et la santé des habitants.
Près de la moitié de la population n’est pas raccordée à l’assainissement collectif et la majorité des systèmes d’assainissement non collectifs (appelés également autonomes) sont souvent défaillants voire inexistants pour d’anciennes constructions. Quant aux systèmes d’assainissement collectif fonctionnent mal. Les communes ont la responsabilité du contrôle de l’assainissement autonome.
A la vente d’une habitation, le propriétaire doit annexer à la promesse de vente un rapport de diagnostic datant de moins de 3 ans.
Texte : Christine Morel
Sources : © LA GÉNÉRALE DES EAUX
Photos : © SIMAX COMMUNICATION