Histoire de Cloches
Elles sont les plus vieux instruments de musique inventés dans l’Empire Chinois, vers 2200 avant Jésus-Christ. Selon une légende, l’Evêque Saint-Paulin de Nole (353/431), Patron des fondeurs de cloches avec Sainte-Barbe, introduisit les premières cloches dans les églises.
Au Moyen-Age, elles rythment les journées. A la fin du VIIᵉ et jusqu’au XVIIᵉ, les Sainctiers, artisans itinérants, fondent de petites cloches ornées d’effigies de Saints, près des monastères et des églises. Au XIXᵉ, avec l’apparition du chemin de fer, ils se sédentarisent, créent des fonderies où l’on brise les moules après la coulée.
Pour le Prélat italien Charles Borromée, une cathédrale doit posséder cinq à sept cloches, une collégiale trois, une église paroissiale deux ou trois : Le bourdon la plus grosse au son plus grave; la seconde ou Tiers-Sainct; la Quart-Sainct, cloche du petit accord; la Parva, la Chiule…le son produit est la sonnaille.
Nos cloches, fabriquées en France, prirent la voie des mers pour finir accrochées dans nos églises telles les trois cloches de Notre-Dame-de-Guadeloupe commandées en décembre 1880 à la Fonderie Astier de Nantes.
Parmi les fonderies les plus célèbres : Paccard dès 1796, fondeur et campaniste de cloches d’église et carillons) ; Cornille Havard (1865), Bollée (itinérante en 1715 et installée en 1838). Le campaniste installe les équipements, la protection contre la foudre, l’entretien du beffroi)…
Descriptif
Souvent en bronze (78% de cuivre et 20% d’étain) ou fonte, en forme de coupe renversée, on l’accroche dans une tour via un joug en métal ou bois, par ses anses dont l’ensemble est la couronne. Le cerveau, (la partie haute) est suivi de l’épaule. Sa robe s’évase jusqu’au bord inférieur. La panse soulignée de la lèvre inférieure abrite le battant. Le joug absorbe les vibrations et protège le clocher qui pourrait s’effondrer. Chaque cloche, personnalisée selon son usage et son lieu de destination, donne une note variant selon sa hauteur, son diamètre et son épaisseur.
Leur baptême
Depuis le XIIᵉ, considérées comme des personnes, elles ont des parrains et marraines qui leurs octroient un nom de baptême et font un don à l’église témoignant de l’honneur qui leur est fait. Lors de la cérémonie, revêtues d’une aube blanche, aspergées d’eau bénite, elles sont ointes d’huile Sainte: le Saint-Chrême.
Sur la robe peuvent être gravés outre leur nom, celui du fondeur, de la commune, du parrain et de la marraine, des feuilles d’acanthe, frises, Anges, effigies de Saints, armoiries Pontificales et Episcopales, crucifix, Vierge à l’Enfant, fleur de Lys, date d’installation…Les cloches (hormis celles connectées à des programmateurs électriques) sont tirées par les sonneurs et leurs sonneries réglées par arrêté Municipal ou s’il y a désaccord entre le curé et le Maire (les querelles de clochers qui pouvaient avoir lieu dans les villages …par arrêté Préfectoral :
*L’Angélus ou Prière de l’Ange, rythme trois fois par jour la prière quotidienne Chrétienne de l’église Catholique d’Occident.
*Le Glas est la cloche des défunts dans la tradition Catholique et Orthodoxe.
*Le Tocsin (cloche civile), sonne l’alarme à coups répétés et prolongés en cas de catastrophe naturelle, d’incendie, d’invasions, de mobilisation générale…
La Tradition de Pâques
Au VIIᵉ, l’église interdit aux villages de faire sonner les cloches du jeudi Saint au dimanche de Pâques, pour commémorer la mort du Christ. Le jour de Pâques, annonçant sa résurrection, elles carillonnent à nouveau. On raconte aux enfants que les cloches s’envolent vers Rome pour être bénies par le Pape, reviennent dans l’Hexagone et dans nos îles déposer œufs, cloches, lapins en chocolat dans les jardins. En leur absence, lors des messes, on faisait tourner des crécelles en bois.
Les cloches sont présentes au cœur des grandes civilisations sur tous les continents. Plus de 8000 cloches d’avant la Révolution sont recensées en France, 4500 sont classées aux Monuments Historiques.