Avant d’être une date sur le calendrier ou une célébration commerciale, la fête des Mères est d’abord un hommage universel et ancestral à la femme qui donne la vie. Dans toutes les cultures du monde, la figure maternelle est honorée, vénérée, célébrée. En Guadeloupe, en Martinique et dans tout l’arc antillais, cette journée revêt une saveur toute particulière, empreinte d’amour, de respect et de reconnaissance.
L’origine de cette fête remonte à l’Antiquité. Chez les Grecs, on célébrait Rhéa, la mère des dieux, lors de grandes festivités printanières. Les Romains, quant à eux, rendaient hommage à Mater Matuta, déesse de l’aube et de la maternité. Ces fêtes païennes, liées au renouveau de la nature et à la fécondité, témoignaient déjà du rôle central des mères dans la perpétuation de la vie.
Au fil des siècles, l’Église a repris cette tradition sous une forme plus chrétienne, notamment avec la célébration du Dimanche de la Mère dans les pays anglo-saxons. En France, ce n’est qu’au XXe siècle que la fête des Mères prend une forme officielle. Elle est évoquée une première fois en 1906 à Artas, en Isère, pour honorer les mères de familles nombreuses. Mais c’est le régime de Vichy qui, en 1941, institutionnalise la fête, fixée depuis 1950 au dernier dimanche de mai (ou le premier de juin si la Pentecôte tombe ce jour-là).
Dans les Antilles, cette tradition s’est ancrée avec force, s’adaptant aux rythmes et aux sensibilités locales. Ici, on ne célèbre pas seulement la mère biologique, mais aussi la marraine, la grand-mère, la tante, la voisine, toutes ces figures féminines qui élèvent, éduquent, protègent et transmettent. La maison créole, véritable sanctuaire de la famille, devient le théâtre d’un hommage intime et chaleureux, autour d’un repas préparé avec soin, d’un bouquet de fleurs tropicales, d’un chant, d’un mot doux.
Sur notre site maisonscreoles.net, nous rendons hommage à ces femmes piliers, gardiennes du patrimoine familial et de notre art de vivre. Car célébrer les mères, c’est aussi honorer la mémoire, la transmission, la beauté simple des gestes du quotidien. C’est affirmer que la maison n’est pas seulement un lieu, mais un cœur battant — souvent, celui d’une mère.