La célébration de Noël s’est enrichie au fil du temps de traditions puisées dans d’autres pays, qui furent adoptées et adaptées par nos régions. Ce beau jour est avant tout la célébration de la naissance de Jésus Christ et l’occasion de se réunir en famille ou entre amis proches. L’Avent ou Petit Carême, fut institué au 6ème siècle à Rome, il débute le premier Dimanche qui suit le 26 Novembre et dure quatre semaines.
LA COURONNE DE L’AVENT
Les cierges, symboles du Christ, apparurent au début de la Chrétienté. La Couronne de « l’Avent » mot latin signifiant « arrivée, venue du Messie », ornée de bougies fut créée en 1839, par un pasteur Allemand de Hambourg, Johann Heinrich Wichern, éducateur et théologien, pour des enfants pauvres qu’il avait recueillis. Première annonce de Noël, elle forme un cercle, sans commencement ni fin, l’Eternité, que l’on accroche à l’entrée de sa maison et que l’on faisait bénir autrefois à l’église.
SA RÉALISATION
Confectionnée avec des branches vertes, couleur d’espoir et de vie, coupées sur un sapin, ou un houx en rappel à la couronne d’épines que porta le Christ, ou avec du gui, porte bonheur.
On fixait sur cette couronne quatre bougies : trois de couleur pourpre, symbolisant le Feu et la Lumière, la dernière de couleur rose évoquant la Joie. Des pommes rouges, en référence au Jardin d’Eden, du ruban rouge symbole de l’Amour de Dieu.
Ces bougies commémorent les quatre semaines précédant Noël, les quatre saisons, les quatre points cardinaux. Une nouvelle bougie était allumée chaque dimanche, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, geste s’accompagnant d’une prière et d’un chant, jusqu’au soir de Noël.
Les bougies, sont blanches en Suède où elles symbolisent la pureté et la fête. Elles sont violettes en Autriche, symbole de la Pénitence.
LE CALENDRIER DE L’AVENT
Remis au goût du jour il y a une trentaine d’années, son usage est pourtant fort ancien. A l’origine c’était une maisonnette en carton, aux vingt quatre fenêtres s’ouvrant sur des extraits de textes liturgiques. Aujourd’hui, dès le premier décembre et jusqu’au 24 inclus, tous les matins au saut du lit, les enfants découvrent derrière les petites fenêtres de leurs Calendriers de l’Avent, de petites surprises: chocolats, joujoux miniatures, gravures, les faisant patienter jusqu’à Noël.
LE SAPIN
Ses racines évoquent le monde souterrain, son tronc, la Terre, son feuillage, l’infini des Cieux. Tradition venue d’Allemagne, il est fait état en 1521, dans le village Alsacien de Sélestat, du premier sapin décoré de pommes et roses rouges. L’étoile placée à son faîte rappelle l’Astre de Bethléem qui guida les Rois Mages vers Jésus. Le 24 Décembre cet arbre majestueux était installé dans le choeur des églises, on accrochait à ses branches des hosties, remplacées fin XVIIIème par des fruits, des gâteaux secs, des confiseries et de petits personnages en tissu.
Au XVIIème et XVIIIème, douze bougies furent ajoutées au sapin, symbolisant chaque mois de l’année. Dans la seconde moitié du XIXème les premiers personnages moulés dans la cire apparurent.
Le 22 Décembre 1882, l’Américain Edward H. Johnson, mit au point, dans sa maison de New York, la première guirlande électrique formée de quatre vingt petites ampoules. En 1890, fut créé le premier bougeoir à pince.
LA BOULE DE NOËL EN VERRE
Les premières boules accrochées au sapin familial étaient de jolies pommes rouges, un rappel au fruit défendu, mais lors du rude hiver de 1858, il n’y eut plus de fruits et c’est dans la ville de Meisenthal en Moselle qu’un artisan verrier eut l’idée de fabriquer les premières boules en verre, rondes comme les pommes, pour faire plaisir à ses enfants qui les accrochèrent au sapin familial.
LES LAMETTAS
Ces franges métalliques argentées ou dorées sont d’origine Lyonnaise, également nommées cheveux d’anges, elles sont inspirées des galons militaires.
LA CRÊCHE DE NOËL
Se référant à l’humble étable dans laquelle l’Enfant Jésus vint au monde, mise à l’honneur en 1223, à Greccio en Italie, par St François d’Assise avec de vrais personnages lors d’une crèche vivante, on la retrouve au XVIIème en Provence. Elle y reproduit la vie journalière des villageois, accompagnés de leurs animaux, au travers des santons « Santoun ou Petit Saint » dont le premier « Santoni » fut créé à Marseille, sculpté dans du bois par un moine Capucin Italien.
Les santons d’Antan se transmettent dans les familles, de générations en générations.
LA MESSE DE MINUIT
Originaire de Provence, son usage remonte au Vème siècle, où avant la célébration on se réunissait pour la veillée, durant laquelle on priait et chantait. Au VIIème siècle, trois messes se suivaient : la « messe des Anges » ou messe de Minuit, « la messe des Bergers » ou messe de l’Aurore, « la messe du Verbe Divin » ou messe du Jour.
RÉVEILLON DE LA MESSE DE NOËL
Le 24 Décembre était autrefois célébré par un repas dit maigre, sans viande, volaille ou gibier, pour lequel on dressait trois nappes l’une sur l’autre, représentant les personnes de la Sainte Trinité : le Père, le Fils, le Saint Esprit, sur une table illuminée par trois bougies. Sept plats suivaient, évoquant les sept douleurs de la Vierge. La première nappe était ôtée et la première bougie éteinte après la soupe, on éteignait la seconde bougie et on ôtait la seconde nappe avant les treize desserts, puis les quatre coins de la dernière nappe étaient liés, formant un paquetage contenant les restes du repas, prêts à être porté aux nécessiteux.
Le déjeuner du 25 Décembre était le plus gourmand, le plus copieux. La tradition de s’embrasser sous une branche de gui, est une vieille coutume Gauloise.
LA BÛCHE DE NOËL
Née en Allemagne en 1184, à l’origine bûche en bois de chêne, d’olivier ou d’arbre fruitier, (excepté de figuier, arbre cassant, auquel Judas se serait pendu et dont la fumée importune), morceau de bois couramment nommé Tréfeu, Tréfouet, du latin Tres Foci « Trois feux » car il devait brûler durant trois jours. Soigneusement choisi, on l’enjolivait de rubans colorés et de feuilles. Placé dans l’âtre de la cheminée familiale, on en gardait un morceau pour allumer la bûche de l’année suivante.
Le chef de famille lui donnait sa bénédiction avec de l’eau de vie, du sel, du vin, ou un rameau trempé au préalable dans de l’eau bénie, en invoquant la Sainte Trinité « Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, Amen ! » La personne la plus âgée de la famille accompagnée de la plus jeune allumait alors le Tréfeu.
C’est également autour de l’âtre que se réunissait la famille à son retour de la messe. On gardait les cendres sensées guérir les maladies, fertiliser la terre, protéger la maison de la foudre pour l’année à venir. Dans certaines régions, on pensait que le fait de jeter ces cendres dans les puits, repoussait les serpents. Autrefois enjamber la bûche où s’assoir dessus avant qu’elle ne flambe portait malheur, si elle se consumait mal c’était un mauvais présage.
LA BÛCHE PÂTISSIÈRE
La bûche de bois fut remplacée par le fameux gâteau, bûchette de même forme et nom, dégusté le soir de Noël, créé à Paris par le pâtissier glacier du Prince Charles III de Monaco, Pierre Lacam, (1836/1902). Dessert décoré de petits personnages : bûcherons, Pères Noëls, lutins, de champignons, d’outils de bûcherons : haches, scies de scieurs-de-long, de feuilles de houx en sucre, frangipane ou plastique, l’ensemble renvoyant aux premières bûches en bois. Cette pâtisserie se décline désormais sous de multiples formes, couleurs et parfums très élaborés. En Provence, la bûche est remplacée par treize desserts se référant aux convives de la Cène, le Christ entouré de ses douze Apôtres.
Le Père Noël Il tient son origine du bon Saint Nicolas, arborant comme lui manteau rouge et barbe blanche. Le soir de Noël, il s’envole vers la voûte Céleste, dans son traineau plus que centenaire, tiré par ses sept rennes, pour visiter les foyers, y déposant discrètement des jouets, à l’attention des enfants qui ont pris soin bien à l’avance de lui écrire leurs listes de souhaits.
L’ÉPIPHANIE
Le 6 Janvier, jour de l’Epiphanie était consacré aux Rois Mages, Gaspard, Melchior, Balthazar, placés ce jour dans la crèche, laquelle devait être démontée à la Chandeleur. Les initiales de leurs noms, en lettres majuscules étaient aussi apposées sur les portes principales des logis, initiales sensées protéger leurs habitants des incendies et dégâts des eaux.