Yes, she Can

par Megane

Yes, she Can

Rencontre avec l’artiste Can B qui change le monde à sa façon : elle transforme ce qui était pourtant voué au rebut en de magnifiques tableaux ou en installations qui sont autant de messages de sensibilisation à l’écologie et à l’environnement.

Des morceaux de métal qui se complètent et forment un ensemble pictural, de multiples touches de couleurs, des effets de brillance… Les créations de Can B sont faites pour attirer l’œil mais aussi capter l’attention. « Lorsque l’on s’approche de la surface, on se rend compte de ce qui la compose, des fragments de ces déchets qu’en temps ordinaire on ne veut pas ou plus voir ! » L’art de faire du beau avec du laid, c’est le tour de force d’une artiste qui traque les canettes (« cans » en anglais ; le B fait référence à son prénom, Béatrice) pour en faire le support d’une véritable prise de conscience.

Avec son mari Michel, ce ne sont pas moins de 110 000 canettes (de soda, de bière, de boisson énergisante…) en 10 ans qu’elle a collectées lors de ses sorties dans notre belle île ou rapportées dans ses valises à l’occasion de ses voyages. Au lieu de joncher les plages et les paysages, elles se voient offrir une seconde vie, artistique. Œuvres originales ou détournements de tableaux connus comme la Blue Marilyn d’Andy Warhol ou le Jardin des Délices de Jérôme Bosch incitent le spectateur à reconstituer une vue d’ensemble suivant l’angle de vue qu’il va adopter. « Le secret : je crée au préalable une matrice sur ordinateur à partir d’une photo qui comporte un maximum de pixels, et ce sont ces derniers qui m’indiqueront des emplacements à combler par des bouts de canette, que je cisaille et que j’agrafe sur des panneaux issus eux aussi de la récupération. »

Tout trouve son utilité : l’aluminium de la canette, mais aussi l’opercule d’ouverture ou les inscriptions qui se mêlent aux formes du tableau sans oublier les code-barres (« symbole de la société de consommation par excellence »).

Un formidable outil, pour des tableaux comme pour d’autres créations : des tressages façon vacoa ou encore des nids qui font écho à ceux des oiseaux béliers qui aiment élire domicile dans nos jardins créoles. Un dialogue est amené à s’instaurer avec la nature présente en filigrane des œuvres. « J’ai réalisé un tableau qui représente un œil de poisson perroquet qui résume bien ce que je souhaite véhiculer : la nature nous observe, même si on la réduit à peau de chagrin, et semble nous poser la question cruciale : quelle trace laissons-nous derrière nous ? 

C’est mon fil conducteur depuis que j’ai abandonné toute création faite à base de produits voués à créer d’autres déchets pour me consacrer à l’upcycling. » 

L’artiste d’origine belge qui a étudié l’histoire de l’art à l’Université Libre de Bruxelles et fait de La Réunion son île d’adoption depuis un peu plus de trente ans, suit le même élan impulsé dès l’enfance : « j’ai grandi dans cet esprit de préservation, de réutilisation, de récupération… Quand on prenait un bain par exemple, on ne jetait pas l’eau mais on s’en servait pour arroser les plantes ».

Can B récupère également d’autres déchets abandonnés : brosses à dents, briquets, bouteilles d’huile, savates… qui alimentent d’autre réflexions artistiques engagées, à l’image de son installation « Mer de demain », réalisée lors d’une résidence au collège Paul Hermann à Saint-Pierre et qui est devenue une exposition itinérante : 15m3 réinstallés dans un container !  De quoi laisser songeur sur l’empreinte écologique de l’homme…

Texte et photos : Corine Tellier

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