Ambroise Vollard, sa vie, ses œuvres

par Megane

Ambroise Vollard, sa vie, ses œuvres

A une époque où les réseaux sociaux ne facilitaient pas encore aussi facilement les notoriétés, Ambroise Vollard a su nouer les bonnes connections et se faire un nom dans le marché de l’art, qui a résonné mondialement, et dont l’écho enchante encore sa Réunion natale.

Jean-Louis Forain
Portrait d’Ambroise Vollard, vers 1910
Lithographie
Coll. Musée Léon Dierx, inv. 1947.01.45, don Lucien Vollard

A une époque où les réseaux sociaux ne facilitaient pas encore aussi facilement les notoriétés, Ambroise Vollard a su nouer les bonnes connections et se faire un nom dans le marché de l’art, qui a résonné mondialement, et dont l’écho enchante encore sa Réunion natale.

En français, en anglais, en espagnol, en danois, en allemand, en néerlandais… Les articles qui parlent d’Ambroise Vollard témoignent de l’intérêt que suscite aujourd’hui encore celui qui a été considéré comme « The Patron of the Avant-Garde ». Une reconnaissance de la part des spécialistes qui fait écho à la stature de l’homme qui a construit sa renommée comme marchand d’art aguerri, même s’il fut aussi un grand éditeur (de monographies de peintres et de recueil d’estampes notamment) et l’auteur de récits hauts en couleur sur le personnage d’Ubu. Si le rapport avec les artistes a rythmé une bonne partie de sa vie, sa vocation s’est déclarée quand il fut loin de son île.

Né à Saint-Denis le 3 juillet 1866, il est l’aîné d’une famille de 10 enfants. Il part pour la métropole après son baccalauréat décroché au lycée Leconte de Lisle pour suivre des études de droit à Montpellier d’abord puis à Paris où il obtient sa licence.

Mais à 25 ans, il décide de travailler dans un magasin spécialisé dans l’art académique, L’Union artistique. 

Jean-Louis Forain
Etudes pour le portrait d’Ambroise Vollard, vers 1910
Lithographie
Coll. Musée Léon Dierx, inv. 2002.02.01

Auguste Renoir
Portrait d’Ambroise Vollard, 1902
Lithographie
Coll. Musée Léon Dierx, inv. 1989.01.02

En parallèle, il se prend déjà de passion pour les nouveaux artistes comme Edouard Manet, Berthe Morisot, Camille Pissarro qui vont révolutionner le rapport à l’art et qu’il va promouvoir. Il se lance à son compte en ouvrant une galerie rue Laffitte, la rue des tableaux à Paris. Son flair et son sens du contact lui font acquérir rapidement de nombreux tableaux et nouer des relations solides avec des peintres confirmés ou prometteurs, français ou européens. Au faîte de sa carrière, le marchand d’art compte un catalogue impressionnant avec des noms comme Cézanne,  Degas, Whistler, Monet, Seurat, le Douanier Rousseau, Van Gogh, Picasso,…

Vollard avait la réputation d’être très dur en affaires et sa correspondance le confirme (il lui arrive de revoir les prix à la baisse). Certains d’entre eux sont davantage que de simples clients. Il va même jusqu’à poser pour eux. Ce qui nous vaut quelques portraits qui viennent nuancer la figure un peu bourrue que l’on aperçoit sur les clichés qui ont été pris de celui qui semblait ne jamais sourire, y compris quand il apparaît avec un chat sur les genoux ! On pense notamment aux propositions qu’en donnent Cézanne et Picasso (et sa version cubiste impressionnante), il faudrait citer également Auguste Renoir, pour qui Vollard va prendre la pose en tenue de toréador. Entre le peintre et le marchand de tableaux, on décèle une grande admiration réciproque et ce que l’on pourrait qualifier d’amitié. De quoi contrebalancer la sentence un peu raide de l’artiste Georges Rouault à son égard : « Si je faisais un ouvrage sur M. Vollard, voici le titre que je choisirais : ‘ Vie solitaire d’un marchand de tableaux égaré dans la jungle’ ».

Comme le souligne Jean-Paul Morel, dans sa biographie « C’était Ambroise Vollard », derrière le personnage qui pouvait sembler âpre de prime abord se laissait deviner auprès des intimes quelqu’un de touchant qui ne manquait pas de régaler ses invités avec son esprit vif mais aussi ses petits plats dont le « cari de poulet », apprécié notamment par Guillaume Apollinaire.

Une créolité revendiquée et quasi-rêvée alors qu’Ambroise Vollard n’est jamais revenu à La Réunion depuis qu’il l’a quittée par bateau pour les études. C’est par la voie des mers, à 70 ans, que le créole rejoint la ville-monde, New York, pour y être accueilli à la hauteur de sa légende. Ambroise Vollard meurt trois ans plus tard, en juillet 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Emile Bernard
Portrait d’Ambroise Vollard, 1916
Huile sur toile
Coll. Musée Léon Dierx, inv. 1994.10.01

Remerciements à Pierre-Henri Aho, dont l’article « Voyage avec un géant » (sur la virée de Vollard à New York et sur un portrait du marchand de tableaux reproduit par le New York Times et longtemps ignoré des biographes) nous a donné envie de revenir sur le destin de ce Réunionnais dont on mesure mieux la célébrité.

Texte : Corine Tellier / Carpe Diem

Illustrations : Remerciements à Bernard Leveneur Conservateur du patrimoine, Directeur du Musée Léon Dierx. 

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