S’il s’avère difficile de dater l’origine de la poste, les historiens s’entendent pour reconnaître que chaque époque et chaque civilisation disposait de ses propres moyens d’acheminement des messages et ce, bien avant l’invention de l’écriture.
Dans l’Antiquité, des auteurs relatent l’existence de messagers à pied. Durant la Rome Antique, l’empereur Auguste organise le service postal, notamment pour des enjeux stratégiques et militaires, avec des coureurs qui se relaient pour la transmission de messages urgents.
La poste aux chevaux en France
Au Moyen âge, l’envoi de messages est effectué par des coursiers à cheval. En 1477, Louis XI créé les relais de poste en se basant sur le principe romain, afin de gagner du temps dans l’envoi ou l’obtention d’informations. Mais le concept concerne uniquement la poste royale et seuls quelques riches particuliers peuvent y avoir recours.
La poste aux Lettres
Henri IV officialise l’acheminement du courrier des particuliers par la poste royale en 1603. Les maîtres des courriers apparaissent en 1624. Ils ont la charge de l’organisation et du fonctionnement du courrier en créant les guichets, en employant le personnel nécessaire. En contrepartie, ils empochent les bénéfices. Louis XIV décide de centraliser le service de la poste estimant que ces bénéfices doivent revenir dans son escarcelle car les échanges postaux constituent une véritable manne financière.
L’histoire du courrier de l’archipel est, bien sûr, liée à celle de la France. L’administration des Postes voit le jour en Guadeloupe en 1817. L’apparition des premiers timbres en 1849 va bouleverser les habitudes ; jusqu’à cette date, le transport du courrier est à la charge du destinataire. Si ce dernier refuse de payer, la lettre est retournée à l’expéditeur.
Le 13 juin 1851, le ministre de la Marine et des colonies propose au Gouverneur de la Guadeloupe : « l’usage des timbres-poste qui sont usités en France, pour faciliter, dans les colonies, l’affranchissement des lettres destinées pour la France ou pour les pays étrangers auxquels la France sert d’intermédiaire. Les timbres (métropolitains) de 10 c, 25c et 1 F seront mis en vente à titre d’essai, pour le règlement volontaire des frais de port (payés d’avance) des lettres pour la France et pour l’Europe. Ces correspondances seront acheminées soit par paquebots-poste britanniques, soit par voie des bâtiments de commerce français ». (Source Musée de la Poste)
Les archives locales conservent les traces de la présence officielle d’un comptoir britannique d’envoi de colis sur l’île resté ouvert de 1841 à 1892. Le cachet britannique « PAID AT GUADELOUPE » permettait de le distinguer des services de poste français.
Après deux années de test, l’administration des postes signale les difficultés à faire accepter ce mode de paiement par avance aux usagers guadeloupéens. L’affranchissement par timbre est ainsi stoppé sur l’île. Il ne sera remis en place qu’en 1859 avec l’apparition des timbres spécifiques (type aigle) pour les colonies françaises.
Quelques dates importantes :
– 1908 : un service postal maritime relie Bouillante à Pointe-à-Pitre.
– 1912 : un service du courrier par bateau relie Pointe-à-Pitre à Port-Louis. – – 1964 : Les codes postaux font leur apparition.
En 1865, une lettre envoyée de Guadeloupe parvenait de façon très aléatoire à son destinataire, et dans le meilleur des cas, environ un mois après son expédition après un transport par bateau transatlantique à vapeur. Jusqu’en 1950, les liaisons aériennes étaient assurées par des hydravions qui se posaient dans la Darse de Pointe- à-Pitre. La création de l’aérogare du Raizet va permettre la mise en service, en 1960, d’une liaison régulière ORLY/LE RAIZET qui va considérablement réduire les délais d’expédition des lettres et colis.
Texte : Christine MOREL