En 1638, des colons français s’installent à Bouillante. En 1664, on se recueille dans une petite « chapelle en planche au toit recouvert de paille de roseaux » où officie le curé Pierre Pan. En 1691, les Anglais envahissent la Guadeloupe.
Des constructions successives
Depuis la mer, l’édifice est dissimulé à la vue par un enchevêtrement de branchages, de roseaux, des plantations de goyaviers. Son chemin d’accès est rendu difficile en prévention d’autres attaques anglaises. Les objets du culte dont le calice, le ciboire, la patène, appartiennent au notable Arrians Van Spiegel ; un protestant converti au catholicisme qui fait office de marguillier et apporte les objets sacrés pour les cérémonies.
En 1703, les Anglais incendient l’église et le presbytère, en 1730, l’édifice est en piteux état, il est ravagé dix ans plus tard par un cyclone. Les travaux sur le toit, la charpente, le corps de l’église et le confessionnal coûtent 6000 livres de sucre et ceux de la sacristie 10 000 livres de sucre. A l’extérieur, on accroche une petite cloche entre deux poteaux. En 1783, le Père Dominicain Maguès a la charge du lieu saint. Les personnes les plus importantes peuvent se faire inhumer dans l’église.
Rebâtie en 1827, grâce aux dons des paroissiens (une plaque commémorative en marbre, apposée au-dessus du porche d’entrée le rappelle), le nom de l’église rend hommage à Saint-Louis, Roi de France. Montée en pierres de taille, ses murs extérieurs sont renforcés par d’épais contreforts. Elle fait 22 mètres de long et 8 mètres de large. Des charpentiers de marine érigent la charpente en forme de coque de navire inversée. Le marguillier à sa reconstruction est le Sieur de Monchy.
En 1861, sous l’égide du curé Jeoffroy, on refait la toiture, la chapelle, l’église et le presbytère. Les dons des paroissiens permettent l’achat de deux lustres, de deux bannières et de trois croix de procession. Le 9 Février 1863, Monseigneur Boutonnet s’y rend en visite et pour cette occasion, les habitants font édifier un tunnel de branches d’arbres. Décoré de guirlandes et de fleurs il mène à un oratoire.
D’autres dons
Le 3 Octobre 1865, le curé Laurencin vient bénir le cimetière adjacent. En 1910, on refait la toiture du bâtiment principal, le clocher en bois à l’arrière de l’église surmonte la sacristie. *Les fidèles vont offrir les deux cloches « Magdeleine » et « Antoinette » ; la lampe sanctuaire est remise par M.E.Marsolle, le lustre en cuivre par M.G Turlet et ses héritiers font don des statues du Sacré-Cœur. Celle de Saint-Louis est remise par Mr Félix Saint-Elie, celle de Jeanne d’Arc par Mr Bailly, les paroissiens fournissent celles de la Vierge-Marie, de Saint-Joseph, de Saint-Antoine, les ornements du culte, le mobilier de l’église.
Le 5 Avril 1913, l’Eglise Saint-Louis passe sous le patronage du Sacré-Cœur de Jésus (Echo des Antilles 1913 p.203).
*Archives de la Guadeloupe : Supplément au journal Officiel de la Guadeloupe du 6 Mars 1913.
(Texte et Photos Angel St Benoit)