Dans les Antilles françaises, la saison cyclonique s’étend de juillet à novembre. Chaque année, les scientifiques des Colorado State University et Tropical Storm Risk s’attachent à affiner, au fil des mois, leurs analyses.
Les prévisions pour 2016
Ces prévisions seront revues à la baisse ou à la hausse au fil des semaines mais au moment où nous bouclons cette édition, la saison cyclonique 2016 semble s’annoncer dans la moyenne soit 13 systèmes cycloniques nommés depuis ces 28 dernières années.
Quels que soient les résultats annoncés par les différents centres et chercheurs, la population est invitée à se préparer dès le mois de juin à toute éventualité.
Lors de la 3e Conférence mondiale des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophe qui s’est déroulée en mars au Japon, les 187 Etats membres ont adopté un accord qui vise à réduire considérablement les dommages matériels et les pertes en vies humaines d’ici à 2030. L’objectif est de réduire de 100 000 morts par rapport à la période 2005/2015 en facilitant l’accès aux systèmes d’alerte précoce et en renforçant l’information.
Une liste de noms
Six listes de noms sont utilisées par roulement. Elles alternent, par ordre alphabétique, les prénoms féminins et masculins, français, anglais et espagnols. Chaque année, les phénomènes ayant causé des dégâts ou engendré de victimes sont retirés des listes et remplacés par de nouveaux noms.
Pour être nommé, un phénomène doit atteindre une vitesse de vents supérieure à 63 km/h. Il devient alors tempête tropicale. Au-delà de 118 km/h, il s’agit d’un cyclone dont la puissance est ensuite classée en 5 catégories. En-deçà de 63 km/h, on parle de dépression tropicale qui est numérotée mais pas nommée.
Se préparer à l’arrivée d’un cyclone
Si nous sommes impuissants à contrer un cyclone, notre niveau de connaissance nous permet toutefois de prévoir sa trajectoire, sa puissance et sa période de passage au fur et à mesure de son déplacement. Les dégâts engendrés peuvent être conséquents. Il peut donner lieu à des vents violents avec des rafales, des pluies intenses qui peuvent conduire à des inondations, des glissements de terrain et une houle dévastatrice.
Tous les habitants doivent se sentir concernés par ses conséquences, qu’ils résident en bord de mer ou dans les terres. En cas d’alerte, la population est informée par des bulletins météo via les médias. La Préfecture communique sur l’évolution d’un phénomène au fur et à mesure de sa progression. Les différentes phases sont définies par des couleurs qui évoluent à l’approche du danger.
Les phases d’alerte :
– Vigilance jaune : « Soyez vigilants »
– Vigilance orange : « Préparez-vous »
– Vigilance rouge : « Protégez-vous »
– Vigilance Violette : « Confinez-vous »
– Vigilance verte : « Restez prudent »
– Vigilance grise : « Fin de l’alerte »
Il est conseillé de se préparer dès le début de la période cyclonique. Ces consignes peuvent d’ailleurs s’appliquer tout au long de l’année compte-tenu du risque sismique encouru dans nos régions :
– Tenir à jour une trousse de premier secours,
– Disposer d’une réserve d’eau et de nourriture non périssable dans des sacs étanches,
– Constituer une réserve de piles, de bougies, de lampes électriques,
– S’équiper d’une radio pour se tenir informé,
– Entreposer du matériel (serpillère, seau…) accessible facilement,
– Prévoir une petite réserve d’argent liquide,
– Mettre à l’abri, en sac étanche, et à portée de main, vos documents essentiels (pièces d’identité, carte de crédit…).
Préserver l’habitation
En amont des consignes spécifiques à l’annonce d’un phénomène majeur, le respect des normes de construction est primordial pour garantir la sécurité des occupants. Le passage du cyclone Hugo en 1989 a d’ailleurs mis en évidence des faiblesses en termes de construction. De nouvelles normes sont venues renforcer les points stratégiques d’une habitation. En cas de non-respect de ces normes, la responsabilité du constructeur est engagée et il peut faire l’objet de sanctions. La vérification de la toiture, notamment des points de fixation, est cruciale pour résister aux vents violents et à des pluies soutenues qui peuvent finir par s’infiltrer dans la toiture. Les tuiles de terre cuite ou de tôle ondulée requièrent de faire appel à un professionnel afin de supporter les aléas climatiques sous nos latitudes.
Les gouttières doivent faire l’objet d’un nettoyage afin de pouvoir faciliter l’écoulement de l’eau au même titre que les ravines alentour qui sont sous votre responsabilité si elles sont sur votre propriété. Les communes veillent également à cette tâche en bordure de nos routes à l’approche de la saison cyclonique.
L’élagage des arbres s’avère une action essentielle puisqu’il limite le risque de chute d’arbres ou de branches qui pourraient endommager la toiture ou les fenêtres.
Et côté ouvertures, il convient d’être très vigilants car au-delà des risques constitués par les projectiles, les rafales de vents représentent un danger réel pour les baies vitrées, qui sous la puissance des vents, peuvent céder.
Et si une fenêtre vient à céder, c’est la résistance globale de la maison qui est mise en cause car l’air, une fois engouffré dans la maison peut compromettre la solidité de la structure, à commencer par la toiture. Il faut alors entrouvrir une porte ou une fenêtre de la façade opposée.
Il est recommandé de protéger les ouvertures au moyen de volets en bois ou de volets roulants. Ultime solution si vous êtes pris de cours : poser des panneaux de contreplaqué.
Attention aux grandes surfaces vitrées qui sont plus difficiles à protéger même avec un système de volet anticyclonique. Ce dernier doit alors être renforcé par des barres en vue de pouvoir supporter la poussée des vents lors de rafales. Les jalousies dotées de lames en alu ou en verre d’au moins 6 mm sont conçues pour résister aux chocs dus à de petits objets volants.
La multirisques habitation ; Une sécurité essentielle
Que vous soyez propriétaire occupant ou non occupant, une assurance multirisques habitation permet de sauvegarder votre patrimoine. Son montant varie selon le type et la surface de votre bien immobilier et du mobilier à garantir.
N’attendez pas qu’un phénomène météorologique soit annoncé pour vous soucier de votre garantie. La garantie « tempêtes, ouragans, cyclones » est comprise dans les contrats multirisques habitation et automobile sous réserve d’avoir souscrit le contrat avant la prévision d’un phénomène météorologique.
La multirisque habitation couvre l’assuré en cas d’incendie, de vol, de dégâts des eaux, de dommages électriques, de bris de verre, de catastrophe naturelle. Elle est obligatoire pour tout locataire sous peine de résiliation du bail.
Certaines compagnies couvrent les installations de type chauffe-eau solaire, panneaux photovoltaïques, stores… Vérifiez auprès de votre courtier afin de savoir si c’est bien votre cas.
Pour votre bien en location
L’assurance propriétaire non occupant est équivalente à la multirisques habitation. Elle est recommandée pour tous les propriétaires. En cas d’absence de locataire pendant une période, elle couvre les dommages et se substitue à la multirisques habitation du locataire. Le montant de cette prime d’assurance est déductible des revenus fonciers dans le cadre du régime réel. Cette assurance peut également intervenir en cas de vice de construction, de responsabilité engagée envers un tiers ou un voisin, de troubles de jouissance.
La déclaration de sinistre
Contrairement au sinistre pris en compte dans la garantie « Tempêtes, ouragans, cyclones » qui doit faire l’objet d’une déclaration dans les 5 jours, vous disposez de 10 jours après la publication au Journal Officiel lors d’une catastrophe naturelle.
L’état de catastrophe naturelle
L’Etat prend en charge l’indemnisation via les assureurs après avoir publié un arrêté de catastrophe naturelle. Cet arrêté ministériel précise les zones, la période et la nature des dommages occasionnés par celle-ci. Vous pouvez prétendre à une indemnisation si vous disposez d’un contrat multirisques habitation.
Texte : Christine Morel
Photos : Simax Communication