La Perle des Antilles, dont le nom signifie « Terre Haute » en langue Taïno, est la première République Noire et Indépendante du Monde.
Pétion-Ville, est une banlieue de Port-au-Prince. Dans les montagnes de la ville de Kenscoff se trouvent les ruines du Fort Jacques, bâti en pierres et argile et celles du Fort Alexandre aux quatre bastions d’angle. Edifiés en 1804, durant l’époque coloniale, enclavés à 1500 mètres d’altitude, ils protégeaient l’Ouest et le Sud Est du pays devenu indépendant des attaques Françaises et des pirates.
A Port -au- Prince, sa capitale fut bâtie en 1896, la résidence d’un ancien Président de la République d’Haïti. Entre 1915 et 1934, elle fut transformée en hôpital pour les soldats Américains puis louée à un Suédois Capitaine de navire, Werner Gustav Oloffson. Il en fit un hôtel, où les chambres ont des noms de célébrités y ayant séjourné : John Barrymore, Graham Greene, Jackie Kennedy Onassis, Mick Jagger… Avec ses tourelles, ses dentelles en bois et sa belle véranda, on vient y écouter le jeudi soir, dans une ambiance électrique, le concert donné par le propriétaire Richard Morse, un Américain-Haïtien dont l’orchestre RAM joue du « Rasin », mélange de rythmes d’instruments traditionnels des campagnes Haïtiennes inspirés du Vaudou et d’instruments électroniques modernes.
Au restaurant Quartier Latin, l’orchestre Haïtiano-Cubain joue de la Salsa et du Kompa. Le lieu est très original avec de nombreuses inscriptions et commentaires couvrant les murs, sous la bienveillance du Christ et de divers Saints.
A Pétion-Ville et Port-au-Prince se trouvent le Panthéon National (Mupanah), Place des Héros de l’Indépendance, le Marché en Fer ou Marché Vallière inauguré en Novembre 1891 et récemment rénové. En montant à 970 mètres au Mont Boutilliers, la vue porte jusqu’à l’océan. Au Nord Est de Port-au-Prince se trouve le Village Noailles, spécialisé dans la découpe artistique du fer, tradition née il y a plus de 50 ans d’un forgeron spécialisé dans les croix de cimetières.
Cap Haïtien au Nord, fut fondée en 1670 par une douzaine d’aventuriers. Plus calme le dimanche matin car les gens sont aux offices religieux, on admire la grâce des maisons coloniales, les rues étroites, le marché Clugny à structure métallique édifié en 1896 sur le modèle des Halles de Paris.
Le Tap Tap transport populaire, porte en ses flancs un grand nombre de passagers. Il y a trois tarifs, le plus cher, la première classe, est la place près du chauffeur, le tarif intermédiaire s’applique aux bancs intérieurs et le moins cher consiste à se tenir comme on peut sur le toit.
Le Parc National Historique « Citadelle, Sans Souci, Ramier » reconnu Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO en 1982, est à 16 kilomètres du Cap. A Milot, se dressent les ruines de ce qui fut le « Versailles Haïtien » : le Palais Sans- Souci et sa chapelle royale en rotonde couverte d’ardoises dominant la plaine de Limonade. Il fut érigé au XIXème par Henri Christophe, l’un des héros de la guerre de l’Indépendance qui s’autoproclama Roi et déclarait : « J’apprendrai l’orgueil à mon peuple, dussé-je pour cela lui briser les reins de travail ». En ces lieux se trouvent aussi les ruines du Palais de la Reine, du Prince Héritier, les imprimeries, l’arsenal, l’hôpital, l’école. Au centre de la cour, face au buste d’une diane en marbre, se dresse le caïmitier sous lequel le Roi rendait la justice.
Au palais se déroulaient de nombreuses fêtes, où étaient présents le Prince du Trou Dondon, le Duc de la Marmelade, le Comte de Limonade et le Baron de la Seringue. Leurs noms venaient de lieux- dits ou des plantations où ils avaient été esclaves.
En Octobre 1820, le roi victime d’une attaque, apprenant que Napoléon, dont il avait toujours craint l’invasion des troupes, était emprisonné à Ste Hélène, déclara qu’« aucun homme ne peut succéder à sa gloire » et se tira une balle en or dans la tête. La Reine Marie- Louise remit à des Bossales, des Africains parmi les plus fidèles des soldats de la garde Royale, des pièces d’argent afin qu’ils ensevelissent le corps en un lieu secret sur la Citadelle, par crainte de profanations de ses ennemis.
Du centre d’accueil de Choiseul, un chemin mène au Morne du Bonnet-de-l’Evêque, à 1000 mètres d’altitude vers la Citadelle Laferrière ou Citadelle Henri que Christophe fit ériger en 1811 pour protéger la côte Nord Est.
La Citadelle : Elle s’étend sur 8000 mètres carrés, on prétend que le ciment des murs était un mélange de chaux, de mélasse et de sang de bœuf. Outre ses murs imposants, plus de cinq cent boulets de canons reposent dans la cour. Dans l’édifice où sont exposés plus de trois cent canons, se trouve l’Habitation du Commandant, le tombeau du Prince Noël, beau- frère du Roi et Duc de Port-de-Paix, tué par l’explosion de la poudrière frappée par la foudre. On ne retrouva de son corps qu’une jambe, enterrée dans un cénotaphe blanc.
La côte Est abrite les plages de Cormier et la station balnéaire de Labadie.
La Côte des Arcadins : Au Nord de Port-au-Prince, elle s’ourle de plages de sable blanc. A Moulin sur Mer se trouve le Musée Ogier -Fombrun, érigé sur les ruines de l’ancienne Habitation coloniale d’un colon Français, Guillaume Ogier qui la fit bâtir en 1760. Abandonnée en 1799, lors de la période révolutionnaire, son aqueduc est long de 150 mètres.
Les Grottes : En Haïti, il y a plus de 150 grottes où l’on récolte du guano. Elles servent aux cérémonies religieuses et deviennent des refuges lors des cyclones.
Bellony, au Sud Ouest est proche de Pestel. En descendant vers Port-à-Piment, Marie-Jeanne aux murs ornés de hiéroglyphes est la plus longue de l’île, (4 km). A Camp Perrin, Kounoubwa est un lieu de pèlerinage. Au Nord Ouest se trouvent les grottes du Môle St Nicolas.
Le Carnaval : Ses prémices débutent le dimanche 19 Janvier et en 2014, les plus grands défilés seront accueillis aux Gonaïves. Le thème choisi est l’union pour une Haïti plus forte « Tèt kole pou yon ayiti pi djanm »
La Gastronomie : Autrefois seuls les colons consommaient de la soupe. Depuis l’Indépendance du 1er Janvier, la « soupe joumou », de giromon est traditionnellement servie le dimanche.
Chaque région a ses plats, outre les poissons, langoustes et crevettes il faut goûter le tom-tom de la Grand’ Anse, le pain doux Konparèt de la ville de Jérémie, le riz jaune de la rizière de l’Estère, dans le département de l’Artibonite préparé avec la feuille de Lalo cuite avec des crustacés ou de la viande, la noix du Cap Haïtien, la gelée des Cayes, la confiserie douce Marcos de Petit Goave, les grillots de porc, le riz djon djon aux champignons noirs Haïtiens, le pain aux patates douces et bananes, les pikliz aux carottes et choux épicés et marinés, les bananes plantains frites, Bannann peze, le raisin de Chardonnière à 72 km des Cayes, non loin de Port à-Piment qui était autrefois servi sur les tables des Rois de France.
Le Clairin, une eau de vie de canne à sucre n’existe qu’en Haïti. Divers rhums sont aussi produits sur l’île.
L’infrastructure hôtelière est diversifiée et l’île offre aux visiteurs, sur lesquels veille la Police du Tourisme, la beauté de ses paysages contrastés : plaines et montagnes, cascades, roches gravées, plages de rêve, artisanat des peintures et sculptures sur le bois et le fer et de nombreux patrimoines à découvrir. La population est accueillante et les villes sont toujours en effervescence car les commerces ouvrent très tard en soirée.
Découvrir Haïti, c’est apprendre à la connaitre et à l’aimer, car elle vous offrira son cœur : Haïti Se la Pou’w La !
Texte & Photos : © Angel Saint-Benoit