Du graffiti de ses débuts à la peinture sur toile et la sculpture, Jean-Marc HUNT est un artiste qui aime tenter de nouvelles expériences. L’artiste puise cette inspiration dans le monde qui l’entoure.
A 42 ans, Jean-Marc HUNT a une carrière bien remplie ponctuée de très nombreuses rencontres. Ce peintre et plasticien néo- expressionniste s’est fait un nom désormais familier chez les passionnés d’art visuel. Un cursus artistique qui a commencé au début des années 90, dans la banlieue de Strasbourg, lieu de vie et premier terrain de jeu de Jean-Marc HUNT.
Du haut de ses 12 ans, il voit arriver dans les quartiers la culture hip-hop. Très vite, avec ses amis, il s’adonne au graffiti. « Le hip-hop est arrivé dans le quartier comme une aubaine. J’ai pu grandir dans la culture avec la danse, l’expression lyrique, le visuel…
Il y avait une grande émulsion pour tout le monde. C’était important de pouvoir se rassembler et dire nos joies, nos peines et notre rapport à notre humanité », raconte-t-il.
Originaire de la Réunion et de la Guadeloupe, il impose son style sur les murs à la craie ou à la peinture. Il vit alors ses premiers moments de création. « Il n’y avait pas de règles puisqu’il n’y avait pas d’argent. C’était vraiment de l’amusement et tous les moyens étaient bons. Cela nous a ouvert une palette de possibilités. La cité devenait le point de départ de quelque chose ».
Mais à l’époque le « street art » n’est pas considéré comme tel et les graffitis de Jean-Marc HUNT et sa bande s’apparentent à du vandalisme. Le Strasbourgeois doit alors trouver d’autres supports pour exprimer sa créativité. Après sa cinquième garde-à-vue, sur conseils d’un commissaire, il se tourne vers la peinture sur toile. « C’est à ce moment-là que j’ai réellement commencé à aborder le monde de l’art. »
A tel point que, dans un grand besoin d’expérimentation de nouvelles formes, il se met également à créer des œuvres en 3D, s’appuyant notamment sur ses compétences mécaniques et architecturales acquises durant ses trois années passées à l’école de la Marine. Sur ses nouveaux supports, l’artiste laisse parler son envie de s’exprimer sur le monde qui l’entoure. « Le point commun de mes œuvres est le rapport à la condition humaine. J’aime m’intéresser à ce qui compose notre xxIe siècle. C’est une façon de le retranscrire, mais à ma façon, c’est-à-dire avec un petit côté humoristique, ironique et au second degré », explique l’artiste, qui crée désormais depuis son atelier de Baie-Mahault. Chez lui, « l’autre » apparait tel un leitmotiv, dans ses œuvres comme dans sa façon d’appréhender l’art.
Au fil d’une carrière bien fournie, il a fait de nombreuses rencontres, moteur de sa créativité. Ces dernières années, il a notamment participé à des expositions ou des résidences à Miami, Haïti, en Martinique ou encore au Sénégal. « J’ai besoin d’aborder l’art par les autres, que ce soit le lambda ou le professionnel. Sans ce rapport, cela deviendrait un travail. Je n’ai pas l’impression de travailler quand je fais de l’art, c’est une partie de moi. J’ai besoin d’aller à la rencontre de lieux, d’espaces, de gens, de savoir-faire, mais aussi d’incompréhensions », raconte celui qui, en 2015, a été promu au grade de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par le ministère de la culture et de la communication. Dans les mois à venir, il devrait continuer à assouvir ce besoin d’enrichissement relationnel puisqu’il pourrait partir à Caracas, Brooklyn, Lisbonne ou encore San Francisco. Toujours à la recherche du partage de son art.
TEXTE & PHOTOS : SIMON MOREL
Jean-Marc Hunt – 0690 824 326
hunt.artiste@yahoo.fr – www.jeanmarchunt.fr