Cyrtostachys renda Blume
Cyrtostachys vient du Grec « Kyrtos » qui signifie arqué, « Stachys » désigne un épi et « Renda » est un mot Malais indigène qui désigne ce palmier, découvert en 1885 à Borneo Pinang Lakka, par le naturaliste Florentin Edouard Beccari. Il le nomme Lakka, en référence à la laque ou au vernis de couleur rouge. Il en existe sept espèces, la plupart découvertes après 1914.
Ses troncs sont multiples, rouges dans les parties hautes d’où son nom de « Palmier cire à cacheter rouge », « Palmier Rajah », «Palmier rouge à lèvres » (« Red Lipstic Balm » chez nos voisins anglais).
Appartenant à la famille des Arécacées, c’est une espèce tropicale protégée en Indonésie où elle devient rare. Endémique des zones marécageuses des sous-bois de Malaisie, d’Indonésie Centrale, du Sud de la Thaïlande, de l’Asie du Sud Est (Bornéo), le plant pousse près des côtes, le long des cours d’eau, dans les zones marécageuses. Il a depuis, été introduit aux iles Cook, à Tahiti, aux îles Christmas et aux Seychelles, on le retrouve dans nos jardins créoles.
PLANTATION
Appréciant un sol riche, drainé, mélangé avec un peu de sable humide, il se plait à mi ombre et aime beaucoup l’eau. De croissance lente, il peut être planté seul au milieu d’un parterre, ou en haie et peut s’élever avec le temps et dans les zones montagneuses à 5 mètres et s’étaler sur 3.50 mètres.
Son port compact porte des stipes sans épines, dressés et gainés, verts dans la partie la plus récente. Son feuillage est persistant avec 7 à 10 feuilles en couronne, dont la couleur est verte/grise avec un pétiole allongé, rouge, cireux, pouvant atteindre deux mètres.
Les fleurs apparaissant sous les feuilles sont verdâtres, groupées par trois (deux fleurs mâles et une fleur femelle), elles produisent après fécondation de petits fruits ovoïdes contenant chacun une graine qui devient noire à maturité et est alors bonne à récolter.
Lorsque le plant est jeune et bien dense on peut le diviser, ou faire tremper les graines fraiches dans de l’eau tiède durant cinq à six jours en prenant soin de changer l’eau deux fois par jour puis on les sème à l’étouffé dans de la tourbe ou de la fibre de coco.
AUTRES ESPÈCES
Cyrtostachys bakeri heatubu endémique des vallées fluviales de l’Ouest de la Papouasie Nouvelle-Guinée est découvert par Bill Baker courant 2000.
Cyrtostachys elegans Burret (1937) est endémique du centre de Nouvelle-Guinée son stipe est à manchons verts, ses feuilles courtement pétiolées ont des folioles retombants.
Cyrtostachys peekeliana Becc. Découvert en 1914, est dédié à Gerhard Peekel (1876/1949) un missionnaire botaniste allemand qui séjourna en Nouvelle-Guinée.
Cyrtostachys barbata heatubun (Kew Bull) est endémique de l’Ouest de la Nouvelle-Guinée, d’Indonésie. Il s’élève à 25 m dans son milieu d’origine. Son port est solitaire, ses inflorescences sont ramifiées en trois ordres, le pétiole est allongé.
A Pahang en Malaisie, le Cyrtostachys renda est utilisé pour fabriquer des fléchettes, avec les feuilles on recouvre les toits des maisons locales les « Longhouse ou Rumah Panjang ».En Nouvelle-Guinée, les espèces les plus hautes fournissent aussi du bois.
Texte : Angel St-Benoist