Depuis les années 1970, prémices de la conscience écologique, plusieurs politiques de protection et de valorisation du littoral ont vu le jour, associant différents acteurs. Au nombre de ces acteurs figure le Conservatoire du littoral qui occupe une place significative avec 25 000 ha en Outre-Mer répartis sur 150 sites naturels. Il a pour mission de préserver par l’acquisition foncière les sites naturels situés le long des rivages des côtes françaises et notamment les 4 500 ha de mangroves et forêts humides de Guadeloupe, les 3 230 ha d’espaces naturels préservés au Sud de la Martinique et sur les versants Nord-Ouest de la Montagne Pelée … La mangrove, une intervention prioritaire Menacée par l’activité humaine, la mangrove joue un rôle essentiel dans la production d’oxygène, le recyclage du CO2, la filtration des eaux, la reproduction d’espèces. Elle constitue également une réelle protection naturelle contre l’érosion littorale. Le pôle-relais zones humides tropicales présent en Guadeloupe et en Martinique oeuvre à la préservation des zones humides sur l’ensemble des océans de l’Outre-Mer sous l’égide du comité français de l’UICN et avec le soutien de l’IFRECOR.
Les 50 pas géométriques
Cette réserve foncière stratégique est présente dans les départements d’Outre mer. Ils constituent une bande littorale de 81,20 m délimitée à partir du rivage de la mer. Ces zones relevant du domaine public, sont sous la responsabilité du Conservatoire du littoral sur les zones naturelles, de l’Etat et l’Agence des 50 pas géométriques pour les zones urbaines et périurbaine et de l’ONF avec la forêt domaniale du littoral. Ces terrains sont gérés en partenariat avec les collectivités locales, le Parc national de la Guadeloupe, le Parc naturel régional de la Martinique ou des associations. Cependant cette zone a été intégrée en 1955 au domaine privé de l’Etat, rendant alors possible les cessions jusqu’en 1986, date à laquelle elle est réintégrée dans le domaine public afin de renforcer la protection du littoral. Un processus est engagé afin de régulariser la situation des occupants des zones urbaines et périurbaines dont la construction a été érigée avant le 1er janvier 1995. Compte tenu des enjeux environnementaux, la loi ne prévoit pas que les zones naturelles puissent être cédées et les occupations régularisées.
Le fléau des sargasses
Les échouages massifs que subissent nos régions depuis 2011 interpellent sur la cause de leur prolifération. Si en s’agrégeant, les algues peuvent constituer d’immenses bancs de plusieurs mètres d’épaisseur sous lesquels les jeunes poissons peuvent se réfugier en pleine mer, à proximité des côtes, la concentration de sargasses provoque une surconsommation d’oxygène qui génère une mortalité conséquente de la faune. Quant aux impacts sur les populations, ils sont importants tant en termes sanitaires qu’économiques.
La pollution des océans
Les océans représentent les ¾ de la surface de la planète. 97 % de l’espace maritime de la France est situé en Outre- Mer. Depuis maintenant plus de 50 ans, les associations écologistes alertent sur les conséquences de la pollution et de la surpêche dont les effets sont désormais visibles. La protection des océans a pour objectif de maintenir le fonctionnement des écosystèmes marins et d’assurer leur pérennité. Le développement de l’économie bleue durable passe par des mesures de protection telles que la création d’aires marines protégées, la préservation de la flore et de la faune, la prévention des marées noires, la limitation de la pêche. La quantité de polluants (engrais, pesticides), d’eaux usées, de détritus rejetés en mer menace les écosystèmes côtiers mais également ceux situés en haute mer. La présence de divers déchets (sacs plastiques, filets de pêche, emballages jetables, bouteilles …) y est avérée au point de former de gigantesques nappes qui, déplacées par les courants marins, s’agglutinent dans l’océan Pacifique constituant une réelle menace pour les espèces animales et tout l’écosystème. Les déchets plastiques se décomposent lentement en particules toxiques qui sont ensuite ingurgitées par les poissons que nous consommons.