1. ATTENTION AUX MAISONS « COUP DE MAIN »
Sur nos îles, de nombreuses maisons ont été construites sans passer par un professionnel et malheureusement, souvent sans autorisation. C’est ce que l’on appelle les maisons “coup de main”, où l’on reçoit généralement l’aide de la famille et/ou des amis. Une option qui peut paraître économique, mais qui peut se révélée dangereuse si l’on ne s’est pas bien documenté en amont. En effet, bon nombre de ces maisons ne répondent à aucune norme de construction parasismique ou anticyclonique, ce qui leur confère une vulnérabilité extrêmement importante ! Sans compter que les personnes qui apportent leur aide sur le chantier sont souvent inexpérimentées et par conséquence exposées aux risques de blessures (éclats dans l’œil, coupures, coups de marteau, chutes).
Avant de se lancer, il est donc important de se documenter et si possible, de se tester en participant sur des chantiers d’amis. Prendre également le temps de la réflexion, de l’observation en allant voir des maisons témoins, des maisons en construction. Il est imprudent de démarrer sans avoir planifié les dépenses, les interventions complémentaires extérieures, les délais, les marges de manœuvre sur tous ces points, car dans la vraie vie le chantier ne se passera pas exactement comme prévu dans l’idéal.
Comme pour toute construction, la réglementation est à suivre. En cas d’auto-construction, un danger guette : le travail au noir. Il est tentant de se faire aider par un “ami”, mais dans ce cas, l’obligation de résultat est faible, le travail peut être de mauvaise qualité, il n’y a aucun recours. En cas d’accident, le constructeur est responsable ; cela peut coûter beaucoup plus cher que l’économie réalisée. De plus, légalement, en cas de contrôle positif c’est bien entendu punissable.
Une option peut-être de passer par des professionnels pour les travaux difficilement envisageables (gros-œuvre, installation électrique, gaz) et de réaliser soi-même les travaux plus accessibles (aménagements annexes, peinture et décoration, cuisine et salle de bains, sols).
2. LE PRIX D’UN ARCHITECTE ET SA MISSION
Le rôle de l’architecte est avant tout de vous écouter ; à partir de vos besoins, de vos goûts, de votre mode de vie, de l’évolution possible de votre famille. Il vous aide à définir votre projet (disposition des lieux, utilisation judicieuse des surfaces, organisation des volumes intérieurs, aspect extérieur). Il organise l’espace en fonction de vos goûts et de vos besoins et joue des contraintes pour vous offrir une plus grande personnalisation. Sa valeur ajoutée, c’est le sur-mesure. Il vous propose un projet compatible avec vos moyens financiers, assure le suivi des travaux et le respect des délais.
L’ordonnance du 1er décembre 1986 relative à la liberté des prix et de la concurrence a établi le principe de la libre concurrence. Désormais les honoraires sont librement négociés entre le maître d’ouvrage et l’architecte. Par décisions du Conseil de la concurrence, les organisations professionnelles ne peuvent plus diffuser de barèmes d’honoraires. En revanche, rien n’interdit à l’architecte d’établir son propre barème. Le contrat que vous allez signer avec votre architecte doit préciser son mode de rémunération, ainsi que le montant de ses honoraires. Sa rémunération dépendra essentiellement de trois facteurs : le coût de l’opération, sa complexité, et de l’étendue et de la difficulté de la mission.
Il est impossible de connaître le coût exact de la construction, tant que les entreprises consultées n’ont pas présenté leur devis. En conséquence, une clause du contrat d’architecte peut stipuler que si le coût de réalisation dépasse une marge dite ” de tolérance ” entre le montant estimé des travaux et le coût total réel, la rémunération de l’architecte initialement prévue est diminuée. Les honoraires peuvent être calculés suivant trois modes principaux :
La rémunération au forfait
Cette formule ne peut s’appliquer que lorsque la mission et le projet de construction sont parfaitement connus à l’avance ; le montant du forfait est alors défini avant que la mission ne débute. Lorsque la surface de construction est inférieure à 170 m2, la rémunération au forfait est habituellement utilisée.
La rémunération au pourcentage du coût des travaux
Elle s’applique de préférence lorsque la mission est bien définie à l’avance, mais que le projet de construction ne l’est pas. C’est la solution la plus souvent retenue pour une mission complète.
La rémunération à la vacation horaire
Elle s’applique à des missions courtes et bien définies, comme une consultation, une mission de conseil ou d’expertise. Ces différents modes de rémunération peuvent également être combinés entre eux.
Vous rémunérez votre architecte, mais il est censé vous faire faire des économies… en organisant une véritable concurrence entre les entreprises susceptibles d’intervenir, en vérifiant que les matériaux utilisés et les techniques de mise en œuvre correspondent parfaitement à ce qui a été prévu dans les marchés d’entreprise, en s’assurant en permanence que le calendrier sera respecté et en vous préservant par sa compétence des mauvaises surprises de constructions qui vieillissent mal. Tout architecte ou personne agréée en architecture doit être inscrit à l’Ordre des architectes. Vous pourrez les sélectionner en fonction de leur expérience et de leurs précédents projets, même si les jeunes architectes méritent aussi pleinement votre confiance.
3. LES CONSTRUCTIONS « CLÉS EN MAIN »
Faire construire sa maison clé en main peut être synonyme de confort, si vous souhaitez ne vous occuper que du minimum. Ce type de contrat vous permet de laisser au constructeur la charge de veiller au bon déroulement du chantier, vous ne communiquez qu’avec une seule entreprise, qui se charge de la conception et de l’exécution du projet. A vous de réceptionner ensuite la maison en temps et en heure. Ceci facilite énormément la gestion de votre projet de construction. Certains projets comprennent également le terrain. Pour un prix de départ, la construction de la maison, le terrain et une base de finitions classiques sont compris.
Le constructeur de maisons individuelles qui signe avec vous un contrat clé en main se doit de respecter le budget annoncé pour la construction. Attention toutefois, car parfois une clause de révision de prix, est prévue lorsque le chantier s’étale sur de nombreux mois. Mais la plupart des contrats clé en main fonctionnent sur la base d’un forfait. Ainsi, la majeure partie des risques dus à la construction est à la charge du constructeur. Ce dernier se doit aussi d’achever la construction dans les délais impartis et selon les termes du contrat. Des points seront faits à certaines livraisons : élévation, hors d’eau, hors d’air, et ceci afin de valider que le chantier est conforme à la commande, mais aussi pour débloquer les appels de fonds auprès de la banque.
Le principal désagrément d’un contrat de construction clé en main est son manque de flexibilité. Il vous faudra délivrer à votre fournisseur, avant que le projet ne débute, la description la plus détaillée possible. Plus vous prendrez de temps à préparer votre projet de construction, moins vous vous exposez à de mauvaises surprises ! Le manque de flexibilité signifie moins de modifications ou ajouts possibles en cours de construction. La définition de vos besoin est donc primordiale dans ce type de projet, afin d’obtenir le résultat le plus proche de vos attentes.
Il est relativement difficile de contrôler la qualité d’exécution des travaux ainsi que le respect de l’échéancier du projet. Renseignez-vous auprès de votre fournisseur, tant au niveau de son sérieux que de sa solvabilité et cherchez à prendre contact avec des clients afin de s’assurer de la bonne exécution des travaux