Bien que nos plages ne soient pas organisées pour accueillir des campeurs, ces dernières sont prises d’assaut chaque année à Pâques,non seulement par les habituels touristes qui viennent profiter de la baignade, mais également par la population pour qui le littoral devient alors un lieu de rassemblement festif.
La tradition de Pâques
Cette fête religieuse chrétienne, véritable moment de convivialité, est très importante dans nos régions, elle succède à la frénésie du Carnaval : Après avoir défilé fiévreusement dans les rues aux quatre coins de l’île, la population prend ses quartiers en grand comité, pendant le week-end de Pâques, sur les plages ou les bords de rivières.
Si la fête de Pâques est l’occasion pour les familles de se réunir en plein air, elle fait l’objet, en amont, d’une organisation complexe qui ne supporte aucune improvisation. Elle donne lieu, bien au contraire, à des préparatifs particulièrement étudiés.
Si l’on emploie le terme de camping, la notion de confort n’est toutefois pas occultée. Le séjour ainsi planifié n’a plus vraiment de lien avec l’installation d’une petite tente ou du simple pique-nique organisé en bord de plage ; Au-delà des traditionnels tentes, hamacs, glacières et barbecues, on voit apparaître également des bâches, antennes paraboliques, téléviseurs, groupes électrogènes, cuisinières, réfrigérateurs… et l’incontournable sono équipée d’immenses enceintes qui participent indéniablement à l’ambiance. Chacun semblant délimiter son périmètre avec sa propre ambiance musicale.
L’atmosphère est à la détente entre des baignades dans l’eau translucide, des parties de dominos ou de cartes, des jeux de ballon sur la plage qui réunissent les générations au cours de ces quelques jours privilégiés.
Les campeurs les plus organisés repèrent les meilleurs emplacements à l’avance afin de les réserver car chaque parcelle de plage ou de bord de rivière est investie après avoir été préalablement nettoyée pour le séjour. Certains se relaient pour conserver la place tant convoitée jusqu’à l’arrivée de toute la famille ou du groupe d’amis.
Les agents de l’ONF (Office National des Forêts) sont présents pour sensibiliser la population et rappeler les recommandations et les règles de bon usage pour préserver les sites. Certains campeurs n’ayant toujours pas pris conscience des dégâts infligés à l’écosystème par des comportements irresponsables.
La végétation au sol est piétinée, les arbres sont utilisés pour attacher les bâches et les tentes, des branches sont cassées pour alimenter les barbecues, certains appareils électroménagers et équipements utilisés pendant le séjour ainsi que les ordures sont ensuite abandonnés sur place…
Certaines communes ont fait le choix d’interdire le camping sur leurs plages pendant la période de Pâques. Les contrevenants s’exposent à des amendes pénales. D’autres communes tolèrent ces rassemblements.
A chacun d’opter pour des gestes citoyens afin que les générations futures aient également l’opportunité de profiter de la tradition de Pâques et du formidable environnement à notre disposition.
Et quoi de mieux pour découvrir nos sites naturels que de partir en randonnée à l’occasion de ce week-end pascal ou lors de prochaines vacances.
Cette activité constitue sans aucun doute un moyen privilégié d’appréhender nos territoires qui recèlent de formidables trésors propices à l’exploration.
Côté Guadeloupe, vous disposez de plus de 300 km de sentiers (appelés traces) au travers du Parc national de la Guadeloupe qui courent le long du littoral et au cœur de la forêt. Ses différentes réserves naturelles sont réparties sur près de 1 800 hectares.
En Grande Terre, vous combinez, à l’envie, les sentiers côtiers et le farniente sur les plages et dans les lagons. En Basse-Terre, vous avez l’embarras du choix plongé au coeur d’une nature exubérante. Les ascensions de la Soufrière ou des Chutes du Carbet s’inscrivent parmi les incontournables.
Sachez que le site de la Cascade aux Ecrevisses à Petit-Bourg bénéficie d’un aménagement permettant aux personnes à mobilité réduite d’y accéder.
Pour votre sécurité, l’état des sentiers (éboulement, fermeture pour travaux …) est actualisé sur le site du Parc National et disponible dans les points d’accueil du Parc.
Quant au territoire du Parc naturel régional de la Martinique, il s’étend sur les 2/3 de l’île, au cœur de ses 32 communes.
Un vaste réseau de sentiers de randonnées entretenus et balisés par l’ONF court parmi la montagne, les côtes et la forêt tropicale. Certaines traces associent la découverte de la forêt et du littoral. Au rang des immanquables figurent bien sur l’ascension de la montagne Pelée, du morne Larcher situé sur la commune du Diamant, la presqu’île de Sainte-Anne dans le Sud dont la découverte peut se prévoir en plusieurs tranches afin de prendre le temps d’apprécier la beauté des différents paysages.
Pour les plus entrainés, le parcours du Prêcheur jusqu’à Grand-Rivière ; long d’environ 20 km, propose, entre autres, une immersion dans la forêt du littoral vers l’intérieur alternant forêt sèche et humide.
Consultez le site de l’office de tourisme de Martinique ou du Parc Naturel Régional pour obtenir la liste des randonnées et déterminer celles qui correspondent à votre condition physique.
Quelques recommandations avant de partir en randonnée :
– Renseignez-vous sur l’état de l’itinéraire choisi avant le départ,
– Choisissez une randonnée adaptée à votre condition physique. Si la plupart des randonnées ne présentent pas de difficultés majeures, certaines nécessitent tout de même une bonne santé physique et un entrainement certain à la marche.
– Vérifiez la météo la veille de votre départ si vous devez partir tôt. Le site www.meteofrance.gp fournit des informations détaillées pour chaque île sur les 7 jours à venir.
– Equipez-vous de chaussures de marche, d’un couvre-chef, d’un vêtement de pluie,
– Prévoyez de l’eau en quantité suffisante et de la nourriture (des fruits secs, des barres énergétiques…),
– Chargez la batterie du téléphone portable,
– Prévenez une personne de l’itinéraire emprunté et n’en changez pas par la suite,
– Ne partez pas après 15 h car vous risquez de vous faire surprendre par la nuit,
– Suivez les balisages. Ne décidez pas de prendre un raccourci au risque de vous perdre ou encore de piétiner des espèces,
– Emportez un sac pour revenir avec vos déchets,
– Ne prélevez aucun des végétaux à votre portée (Tout prélèvement est interdit).
– Evitez de faire du bruit pour préserver la quiétude des lieux et respecter les autres usagers.
– Utilisez les emplacements aménagés sur les aires de pique-nique pour faire du feu.
Gardez à l’esprit qu’en milieu tropical, la prudence reste de mise car la météo peut évoluer très rapidement et vous surprendre. Lors de fortes pluies, les rivières que vous aurez à traverser peuvent connaître des crues rapides. Dans ce cas, ne tentez pas la traversée. Gagnez un endroit en hauteur et attendez la décrue.
Il existe de nombreuses structures qualifiées qui proposent des sorties en petits comités. Ces randonnées sont effectuées en compagnie de professionnels passionnés par leur activité. Les balades sont alors l’occasion de découvrir non seulement des paysages inédits, de découvrir la flore, la faune dont des espèces endémiques mais également de s’intéresser à la géologie, à la botanique, à l’histoire de l’île …
Texte : Christine Morel
Photos : Simax Communication