L’île, découverte par Colomb, porte le prénom de son frère, Bartolomé.
Les colons Français y apportent leurs traditions, cultures et patois régionaux, leurs épouses ont dans leurs modestes bagages, des coiffes nommées quichenottes ; car à l’époque, seules les femmes dites dévergondées sortent « en cheveux, la tête nue ».
Cette coiffe durant la guerre de Cent Ans, aurait protégé la vertu des femmes, travaillant dans les champs ou les marais salants, des avances de la gent masculine Anglaise. Elle est alors désignée sous l’appellation « Kiss Me Not » : Ne m’embrassez pas !
La Calèche,
Créée en 1769, cette coiffe baleinée se replie alors telle la capote d’une carriole. Réalisée par des modistes ou des lingères, montée sur une forme en bois, la « Marotte », elle va remplacer la Quichenotte.
La calèche de deuil est noire et celle de demi-deuil est en cotonnade noire à motifs blancs.
An tan Lontan
Durant des décennies, les femmes de l’île ont porté des robes imprimées, façon longues blouses à manches, avec un tablier noir pour les travaux d’extérieur.
Leurs cheveux sont dissimulés sous une calèche en coton très enveloppante, où les baleines ont disparu. Nouée sous le menton et posée sur le mouchoir de tête, s’avançant au dessus du front, elle descend sur les épaules et la nuque où elle s’agrémente d’un nœud. C’est une protection efficace contre le soleil, la poussière et le vent. Une cape bleue complète la tenue.
DEUX MODÈLES
La Calèche à platine
Est portée dans le petit village de pêcheurs de Corossol, où l’on parle jusqu’en 1970, le patois des premiers colons. Large, retombant sur les épaules au niveau de la poitrine et sous les épaules au niveau du dos, faite de bandes de tissus tressées assemblées en lignes verticales, elle est désormais remplacée par un chapeau de paille tressé avec des feuilles de latanier, à Corossol et Colombier.
A Vitet, Marigot, au Cul-de-Sac, on arbore l’élégant panama dont la technique de fabrication est enseignée sur l’île, vers 1925, par Blanche Petterson, une Hollandaise de l’île proche de Saint-Martin, mandée à Saint-Barthélémy par le Père de Bruyn curé de Gustavia, de 1916 à 1933.
La Calèche à bâtons
Elle est portée par les femmes de Colombier et de Flamand qui la confectionnent dans un coton cousu de manière régulière avec des espaces horizontaux, dans lesquels sont insérées de minces bandes de carton ou des baguettes en bois rigidifiant la coiffe.
Mises à l’honneur lors des fêtes Patronales, des manifestations folkloriques, on peut encore apercevoir sur l’île, quelques coiffes traditionnelles parant les femmes attachées à leurs traditions ancestrales.
La Calèche rappelle à tous, le lien unissant l’île à la lointaine France, où la coiffe était encore portée après la guerre de 1914/1918.
Texte & Photos : Angel St Benoit