Petit-Canal dont le bourg au XVIIe s’appelait Mancenillier, (du nom d’un arbre portant de petites pommes toxiques réputées avoir empoisonné les marins du navigateur Christophe Colomb) voit ses terres jalonnées de cinquante et une tours de moulins en 1821. Certains aujourd’hui désaffectés où détournés de leur vocation initiale, ont encore leur majesté d’Antan.
Le séisme du 8 février 1843 fait sur la commune de nombreux dégâts et le maire, Le Général Faujas de Saint-Fond, rapporte que « 28 moulins à vent ont été renversés, 20 doivent être démolis, 19 sucreries ont éprouvé le même sort et les maisons bâties en pierres sont en ruines ».
Construction d’une Usine Centrale
En 1844, le Groupe Daubrée fait construire sur la commune l’une des deux premières usines centrales de l’île pour un coût d’environ 500 000 francs, sur la route de Gros-Cap. Il fait appel dans les îles avoisinantes, à une main d’oeuvre anglophone qui est logée sur les terres de l’Habitation Grognon située au Nord de Duval.
L’usine qui est également desservie par voie ferrée, reçoit les cannes-à-sucre de treize Habitations voisines. En 1851, son propriétaire Paul Daubrée la revendra à perte pour 55 000 francs.
Cette différence entraine mécontentements et mouvements de grève et le 4 février 1925, un coup de feu tiré par un gréviste atteint le sous-directeur de l’usine Duval à la cuisse. Les gendarmes ripostent et la fusillade fait six morts. Un monument à leur mémoire est érigé en 2010, près de l’ancienne ligne de chemin de fer. Les usiniers passent le prix d’achat de la tonne de canne à 73 francs.
En 1929, l’usine Beauport absorbe la S.A Duval, où en 1930 la tonne de canne est réglée 115 francs aux petits planteurs.
De nos jours
Sur les terres de Duval désormais traversées par la route, les ruines de l’ancienne usine en brique ont quasiment disparu, avalées par les figuiers maudits. Quelques rails de l’ancien chemin de fer qui transportait les cannes à sucre sont encore visibles. Séparé par la route, le vieux moulin dressé sur un soubassement cimenté surplombe le village du Ka des Tambours et Arts du Sud, inauguré le 15 septembre 2012.
Non loin de l’entrée trône Fondal Ka, gros tambour de plus de 3 mètres de haut dressé sur un socle. A sa gauche, une allée de totems honore douze Tambouyè Guadeloupéens, Maitres du Ka : Chabin, Robert Loyson, Sergius Geoffroy, Marcel Lollia dit Vélo, Kristen Aigle, Guy Conquet, Ti Céleste, Ti Tèch, Blanchinot Kancel, Ti Papa, Delos, Louise Bernis.
Le GwoKa est une musique traditionnelle de la Guadeloupe, né durant l’esclavage. Le 26 novembre 2014, le Gwoka est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Ce lieu dédié à la Fraternité, accueille aussi la Fête de l’Indianité.
Textes & photos : Angel St Benoit