Autrefois, l’envoi de courriers entre les Colonies et la France était long et aléatoire
Par l’Ordonnance du 1er Mars 1773, le Roi demande à ce que des locaux dans les ports abritent des coffres fermant à clef où entreposer les courriers.
La veille de l’appareillage, le Commissaire des Classes y pose des scellés, dresse un procès-verbal, remet un double de la clef au Capitaine. A l’arrivée, les scellés sont vérifiés, armateurs et Directeur des Postes récupèrent les missives
JEAN PIERRE LOLIOT
Cet ancien secrétaire général de la Cavalerie de France, installe à Bordeaux des bureaux où transitent lettres et paquets entre la France et ses Colonies.
Le 14 août 1777, il sollicite auprès du Conseil d’Etat, l’autorisation d’établir des bureaux dans tous les ports des colonies. Il le reçoit le 30 septembre 1792, pour 15 ans.
TRAITEMENT DES COURRIERS
Les commis de poste notent dans des registres : les noms des destinataires, du navire, les dates et lieux de départ et d’arrivée, remettent les courriers oblitérés Colonies.
Ils perçoivent 1 sou par lettre et paquet envoyés par les navires et 2 sous pour ceux à distribuer.
Le 4 juillet 1780, le Roi rend une nouvelle Ordonnance :
– Les sacs postaux seront gardés dans la chambre du Capitaine lors du voyage,
– Les lettres d’Avis seront conservées par les directeurs des bureaux de la Poste Maritime.
Le 1er Janvier 1817, est établie une administration des Postes aux lettres, identique à celle de la France.
LE PREMIER TIMBRE POSTE
Le Penny Black à fond noir avec le portrait de la Reine Victoria est créé à Londres, le 6 mai 1840, à l’initiative du haut fonctionnaire Rowland Hill. Il a l’idée de faire payer l’envoi par l’expéditeur, ayant vu une jeune femme en larmes suite au passage du facteur. Elle avait dû refuser la lettre de son fiancé, faute d’argent pour en payer le port.
En Guadeloupe en 1841, se trouve un bureau britannique. Sa marque postale est un cercle surmonté d’une couronne avec la mention « Paid At Guadeloupe ».
Le 1er timbre poste Français, est créé suite à l’exil à Londres de Louis-Napoléon Bonaparte. Le 1er janvier 1849, des timbres gravés République Française voient le jour, dont le 20 centimes noir et le 1 franc vermillon à l’effigie de Cérès, Déesse Romaine de l’Agriculture.
1851 : La Guadeloupe reçoit des timbres identiques à ceux de la France métropolitaine. Dès 1859, l’île utilise les timbres de type Aigle, spécifiques aux Colonies Françaises, gravés par Albert Désiré Barre descendant d’une famille de graveurs de la Monnaie de Paris.
De 1851 à 1853, la France envoie à quatre de ses colonies dont notre île, des timbres de sa première émission. Affranchissant les plis vers la France. Il n’en existe plus aujourd’hui qu’une cinquantaine.
Il faut compter un mois pour les courriers expédiés par transatlantique à vapeur reliant la France à l’île, où le courrier est distribué journellement dans chaque commune, sauf sur la côte ouest de la Basse-Terre desservie par canot à vapeur.
TIMBRES « GUADELOUPE ET DÉPENDANCES »
Ils sont envoyés sur l’île en 1892 et en 1905.
La Guadeloupe émet ses propres séries jusqu’en 1947, quand elle devient département Français. En 1908, un service postal maritime relie Bouillante à Pointe-à-Pitre et en 1912 un service du courrier par bateau relie Pointe-à-Pitre à la Pointe d’Antigue à Port-Louis. Nos vieux timbres sont très appréciés des numismates qui les collectionnent.
Texte & Photos : Angel Saint-Benoit