C’est parti pour la saison cyclonique 2015 qui court jusqu’à fin novembre. Les scientifiques du Tropical Storm Risk et du Colorado State University étudient chaque année les conditions climatiques et affinent, au fil des semaines, leurs prévisions dès le mois de décembre.
LES PRÉVISIONS DE LA SAISON
Selon les dernières prévisions des chercheurs datées de début mai, l’activité cyclonique de la saison semble s’annoncer comme la moins active comparée à la période 1950 -2013. L’arc antillais pourrait être concerné par 1 à 3 phénomènes mal développés ou de faible intensité considérés comme de simples dépressions ou bien des tempêtes tropicales.
Il faut toutefois rester prudent car ces prévisions évoluent selon de nombreux paramètres et peuvent encore être revus tant à la hausse qu’à la baisse. Par ailleurs, l’année 2014 annoncée comme peu active avait pourtant vu l’arrivée de la tempête tropicale Gonzalo le 13 octobre dernier qui a touché les Collectivités de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Si Gonzalo n’a engendré que des précipitations en Guadeloupe après être passée au Nord de la Grande Terre, elle a provoque de nombreux dégâts dans les îles du Nord.
CONTRÔLER ET RENFORCER SA TOITURE
Bien se préparer à l’arrivée d’un cyclone consiste à améliorer la solidité de chaque habitation qui doit pouvoir résister à des vents extrêmes, à de fortes pluies et aux débris aériens qui viendraient la heurter.
A cet effet, il existe des normes de construction à respecter impérativement en termes de contreventement, de prise au vent, d’ancrage au sol par des fondations profondes qui visent à renforcer la structure du bâtiment. Si la couverture constitue un des éléments qui confère du cachet à une habitation, elle doit toutefois être aussi résistante qu’esthétique car elle doit non seulement protéger du soleil mais également des intempéries et des vents violents.
Une maison construite dans le respect des règles paracycloniques doit pouvoir subir des dégâts d’ordres structurels plus ou moins conséquents tout en garantissant la vie de ses occupants.
Il est donc primordial de faire appel à des professionnels afin de s’assurer de bénéficier des bonnes techniques de pose et des matériaux appropriés à même de résister à l’usure et à l’oxydation.
Là encore, la pose de tuiles ou de tôles ondulées est soumise à des normes bien définies en vue d’assurer une meilleure résistance aux vents violents.
Lors d’une tempête tropicale ou d’un cyclone, l’eau ne tombe pas verticalement. Elle est propulsée à l’horizontale voire de façon ascendante par les vents destructeurs.
Elle peut alors s’insinuer dans des interstices minuscules au niveau de la toiture, des menuiseries ou de la façade.
Il est conseillé de faire procéder à la vérification des joints et des fixations de votre couverture afin de faire face aux périodes de pluies et de vents intenses.
Les rajouts de toiture constituent également un point faible tant en termes de résistance au vent que de l’étanchéité à l’eau.
La prise au vent d’une toiture est réduite par la mise en œuvre de débords de 30 cm au maximum et une pente de 30°. Lors de débords de toiture plus importants, le lestage s’avère nécessaire.
Les chauffe-eau solaires et les panneaux photovoltaïques doivent également faire l’objet d’une pose rigoureuse afin de ne pas créer des infiltrations d’eau. Ils doivent également être dotés de vitrage feuilleté afin de résister eux-aussi aux éventuels débris volants.
Le nettoyage des gouttières, par le débarrassage des déchets qui pourraient empêcher l’écoulement des eaux pluviales, fait également partie des gestes à réaliser en prévention en début de saison cyclonique et dès lors d’une alerte météorologique.
LES FERMETURES ANTI-CYCLONIQUES
Les fenêtres, les baies vitrées et même les portes sont des points faibles qu’il convient de protéger car ils deviennent des éléments parmi les plus vulnérables lorsqu’ils sont soumis à des projectiles emportés par les vents plus ou moins imposants.
Sachez que les normes de construction sont prévues pour qu’un bâtiment soit en mesure de résister certes à des vents violents mais uniquement sous réserve qu’il soit fermé hermétiquement ; Une fois le vent engouffré, il doit immanquablement en ressortir, quitte à repartir par la toiture en la soulevant.
Il est donc impératif de protéger toutes les ouvertures pour éviter cette situation qui entraînerait des dégâts considérables au-delà du risque extrême qu’elle représente pour les occupants.
Si le vent parvenait à entrer, seul le fait d’entrouvrir une ouverture située à l’opposé pourrait éviter une poussée sur la toiture et l’effondrement de la maison.
Plusieurs types de menuiseries fiables et sécurisants sont à votre disposition afin d’éviter de tels dommages. Ces équipements sont reconnus à ce titre par les compagnies d’assurance.
Les jalousies en lames alu ou en verre sécurisé d’au moins 6 mm, qui associent touche créole et performances modernes, représentent une excellente protection contre l’eau, l’air ou le vent. Un fabricant a mis au point une jalousie dotée d’une motorisation invisible qui facilite les manipulations dans les endroits les plus difficiles d’accès.
Côté portes et volets, les déclinaisons sont nombreuses entre les volets battants, les coulissants, les persiennes, les formats standard, le sur-mesure, les formes, les matériaux, les coloris… pour tous les budgets et tous les styles. Le volet en bois constitue une excellente protection et se révèle toujours très esthétique de surcroît.
Plus contemporain, le volet roulant peut se dissimuler dans un coffrage afin de le rendre invisible lorsqu’il est remonté. Les modèles de grandes dimensions sont généralement dotés d’une motorisation du fait du poids qui complique les manipulations. Ils doivent également être équipés de barres de renfort afin de supporter la poussée des vents.
En tout dernier recours, si votre habitation n’est pas équipée de volets de protection, vous devez veiller à renforcer vos ouvertures. La solution d’urgence la plus efficace consiste à fixer des planches de contreplaqué pour protéger une fenêtre ou une baie vitrée.
QUELLES ASSURANCES ?
Les propriétaires ne sont pas tenus de contracter une assurance logement alors que les locataires doivent obligatoirement disposer d’une assurance sous peine de voir leur bail résilier.
Cependant au vu des risques liés aux séismes et aux passages de tempêtes et cyclone dans nos départements, il est vivement recommandé, même aux propriétaires, de souscrire une assurance pour leur bien immobilier. Cette option permet de préserver votre patrimoine et offre des garanties de responsabilité civile en couvrant les dommages causés aux locataires ou aux voisins.
En cas de dommages importants, il peut être très difficile financièrement de pouvoir réaliser des travaux et des réparations de votre propre bien et de prendre en charge les dégâts occasionnés aux tiers. La multirisque habitation concerne ainsi les propriétaires et les locataires.
Son montant varie selon le type de bien mobilier (appartement ou maison), de la surface, du mobilier à garantir.
La multirisque habitation couvre les risques de vol, incendie, bris de verre, dégâts des eaux, dommages électriques, tempête, catastrophe naturelle, responsabilité civile habitation et responsabilité civile vie privée. En cas de sinistre, l’assuré doit saisir son assureur dans les 5 jours.
La garantie spécifique « Tempêtes, ouragans, cyclones » figure obligatoirement dans les contrats multirisques habitation et d’assurance automobile exceptés pour les véhicules assurés au tiers.
Attention, elle ne couvre que les dommages aux biens et ne prend pas en compte les préjudices corporels des personnes. Ses conditions de garantie sont identiques à celles du risque incendie prévu dans votre contrat car elle en constitue une annexe.
Certaines compagnies excluent les bâtiments non clos ou couverts, les panneaux photovoltaïques, les chauffe-eau solaires, les stores, les volets, les antennes, les clôtures … Il vous appartient de vérifier l’étendue de votre garantie et de l’adapter à vos besoins.
SE PRÉPARER À L’ARRIVÉE D’UN PHÉNOMÈNE
En Martinique et en Guadeloupe, la procédure VIGILANCE METEOROLOGIQUE est en vigueur. Elle concerne la menace cyclonique mais également les dangers liés à une météo plus classique (mer dangereuse, forte pluie, orage).
Cette procédure se décline en 6 couleurs que la population doit connaître afin de réagir en cas d’alerte :
JAUNE : Soyez Attentifs
ORANGE : Préparez-vous
ROUGE : Protégez-vous
VIOLET : Confinez-vous, ne sortez pas
GRIS : Restez prudents
VERT : Plus de dangers
A chaque début de saison cyclonique défini le 1er juin aux Antilles françaises, la population est invitée à se préparer à une éventuelle menace cyclonique par des actions en amont qui permettent de limiter les dommages liés aux vents violents, à la pluie.
Les communes s’activent au nettoyage des ravines afin de faciliter l’évacuation des eaux de pluie.
Pensez à faire de même sur votre propriété et à élaguer les arbres proches de votre habitation afin d’éviter qu’ils ne tombent sur votre maison. Il s’agit également de prévoir la phase de confinement en constituant des réserves de nourritures composées de produits secs et de conserves, d’eau potable, de piles, de bougies et d’une trousse de premier secours.
Pour les habitations susceptibles de ne pas résister aux vents violents, chaque commune tient à disposition une liste d’abris à rejoindre lorsque l’évacuation s’avère nécessaire.
Texte : Christine Morel
Photos : © SIMAX COMMUNICATION