Cette belle église d’inspiration néo-classique aux deux chapelles latérales formant une Croix latine, est à découvrir rue Jeanne d’Arc. Face à la place centrale, on y accède par six larges marches de pierres.
Elle remplace l’église où officiait en 1788 le Frère Antoine, de l’ordre des Capucins. Elle est reconstruite en 1825 et en partie détruite par le tremblement de terre de 1843. Après des travaux de remise en état, elle est bénie le 3 février 1850.
Une façade baroque
Sous une toiture recouverte de zinc, la façade du XVIIème en pierres calcaires, abrite de chaque côté deux hautes niches vides autrefois conçues pour recevoir des statues. Quatre colonnes soutiennent un fronton triangulaire pourvu d’une horloge et surmonté d’une croix métallique.
Des reconstructions
En 1930, Ali Tur architecte du Ministère des Colonies est chargé de reconstruire le clocher. Par adjudication du 21 novembre 1930, il reconstruit également la sacristie, le presbytère à étage et l’annexe proche en béton armé, pour un montant de 135 000 francs.
En 1935, le Père Henri Durand curé de l’église, entreprend de grands travaux : la voûte de la nef recouverte de lambris formant une coque de navire renversée est rehaussée et percée d’ouvertures en oeil de boeuf. Les majestueux piliers soutenant la voûte s’habillent aussi de bois.
Dans le choeur où quatre tableaux content la vie de Saint Jean-Baptiste, l’autel en marbre richement travaillé s’enjolive des douze statues dorées des apôtres, mises à mal lors du cyclone du 12 septembre 1928. Des vitraux en demi-lune représentant les quatorze stations du chemin de croix, surplombent les fenêtres à claustras.
Le clocher
De forme carrée, enjolivé de claustras, il est décoré de quatre horloges et héberge Marie-Immaculée une petite cloche fondue en 1878, dont le parrain est Ernest Augustin Mabille et la marraine Melle Michaux. Le Bourdon dénommé Jean- Baptiste, posé en 1912, a pour parrain le Comte Henri de Chazelles et pour marraine Mme Borel. La troisième cloche, Marie-André, posée le 25 août 1963, a pour marraine Julia Galleron et pour parrain Camille Crespy.
L’orgue
Le vieil orgue du facteur Abbey a été remplacé par un orgue Roethinger, sur une commande du père Durand. Il est inauguré en avril 1938. Vers 1970, il cède la place à un Orgue Mutin-Cavaillé-Coll, pourvu d’un nouveau buffet. Situé à l’étage et surmontant le porche d’entrée, il fait face à l’autel. On y accède par un escalier en bois patiné par les ans.
Suite au cyclone de 1992, la manufacture Guerrier ajoute en 2002 deux jeux à l’instrument.
La façade, le corps, le clocher et le presbytère de l’église Saint Jean-Baptiste sont inscrits aux Monuments Historiques le 28 décembre 1978.
Cette église et l’église Saint Jean-Baptiste à Baie-Mahault, sont les seules de Guadeloupe où le 24 juin le prêtre bénit « le Feu de la St-Jean ».
Textes & photos : Angel St Benoit