De versants luxuriants en tombants multicolores, de plaines enchâssées en chapelets îlets, la Martinique verte se prisme de mille facettes de biodiversité. Et là où les inestimables altérités naturelles de l’île se rencontrent en une myriade d’écrins, se dessine une nature en danger et à sauvegarder. Pour la protéger, L’île s’organise en un faisceau de territoires préservés !
Sous le millefeuille de la protection, une biodiversité unique
Même pour les plus intrépides amoureux du vert, il n’est pas simple de s’y retrouver dans le millefeuille des enjeux et compétences de protection de l’environnement de la Martinique. et pourtant sur l’île c’est tout un réseau de zones d’intérêt et de protection de la nature qui se précise. première distinction d’importance : les espaces protégés ne sont pas tous pensés pour la même raison ! Arrêté de protection de Biotope (ApB) délivré par le préfet pour une espèce animale ou végétale sur un petit territoire, Réserve Naturelle Nationale ou Régionale qui encadrent les interactions de l’homme avec le milieu, sites Ramsar pour les milieux humides…
Parfois les territoires les plus critiques sont souvent recouverts par des parcs Nationaux, comme celui de Terre de Bas en Guadeloupe, ou bien le parc Amazonien de Guyane, pensés pour préserver absolument une biodiversité essentielle mais fragile. en Martinique, c’est le parc Naturel Régional (PNRM) qui fait autorité et recouvre près des 2/3 de l’île. Créé en 1976, il cherche à développer un mode de vie durable, en incluant la société martiniquaise dans un rapport conscient et raisonné à son environnement.
Une foultitude de volontés et de moyens
En l’occurrence, pour administrer ces espaces, de nombreuses institutions battent la campagne, dans un fourmillement d’acteurs : l’ONF s’attache aux espaces forestiers, le Conservatoire du littoral s’attèle à la protection de pans de côtes d’intérêt naturel, le PNRM est aux premiers postes de l’administration d’un très large maillage de territoires, l’ONCFS en tant que police de l’environnement… Les communes, la Collectivité Territoriale, l’Etat sont aussi des parties prenantes essentielles de cette protection ouverte !
L’effort de concertation, de compréhension, d’adaptation des acteurs de la protection est plus que jamais nécessaire et intégré. L’observatoire Martiniquais de la Biodiversité, qui en rassemble une majorité, n’en est qu’une nouvelle étape dans l’émergence d’une prophylaxie écologique adaptée à la complexité de l’île.
Plongée au coeur naturel d’une Martinique qui se préserve
Et sur le terrain, la diversité s’exprime en une explosion de biotopes ! A son chevet, le PNRM offre de vastes espaces naturels : tapis touffu de la Montagne pelée, presqu’île escarpée de la Caravelle et sa Réserve Naturelle Nationale, montagnes érodées du sud, Mangrove luxuriante de Génipa, Marais arides des Salines… Le kaléidoscope de ses paysages regorge d’une biodiversité surprenante.
D’autres lieux plus inattendus font l’objet d’une protection spécifique : L’îlet du Loup garou est régi par un APB, les îlets de saint-Anne sont une petite réserve naturelle nationale vitale pour la nidification d’espèces protégées, les marais des salines sont un site Ramsar. Les versants Nord-Ouest de la Montagne pelée s’inscrit dans statut plutôt large de site classé, en plus d’être intégré dans le PNRM.
Parfois, le patrimoine et l’histoire rencontrent la préservation de l’environnement : la presqu’île de la Caravelle ne pourrait se penser sans les ruines du château Dubuc, le moulin Val d’Or est devenu une partie intégrante des chemins de découverte du parc Régional. D’ailleurs, pour une plongée poétique et hors du temps dans une nature profonde et exubérante, le romantique domaine d’émeraude vous entraine, sur les contreforts de la pelée, dans un voyage des sens et de l’âme.
Texte et © : Corinne DAUNAR