La filière pêche de la Guadeloupe s’organise autour de différents métiers et repose sur un modèle de circuit court créateur d’emplois directs et indirects.
On dénombrait 1 000 bateaux de pêche en 2008 et seulement 580 en 2013. Actuellement, 600 navires sont en activité et génèrent 1 000 emplois de marins-pêcheurs. Le nombre de bateau reste stable mais on peut noter une tendance à l’augmentation de la taille des bateaux atteignant jusqu’à 12 mètres et une motorisation plus puissante.
Un accès au métier de pêcheur désormais réglementé
Autrefois, les jeunes en échec scolaire pouvaient prétendre à un emploi de pêcheur à leur entrée dans la vie active. De nos jours, il est nécessaire de disposer d’un diplôme pour embarquer à bord d’un navire de pêche. Ainsi, depuis 2020, tout candidat doit suivre un cursus (diplôme ou formation professionnelle continue) afin de devenir marin avant même de pouvoir postuler en qualité de pêcheur.
Le secteur doit faire face au défi de préserver les ressources naturelles tout en étant en mesure de pouvoir assurer l’approvisionnement de la population locale en poissons frais. La pêche locale reste essentiellement artisanale afin de maîtriser l’impact de la filière sur les ressources. Toutefois, cette gestion durable est mise à mal par les activités clandestines voire également par la pêche de plaisance.
La modernisation des installations
Le bornes d’alimentation en eau et en électricité, les tourelles de glace constituent un véritable confort de travail pour les marins pêcheurs mais également une garantie de fraîcheur pour les consommateurs. Ces installations sont apparues sur 14 ports de l’archipel depuis 2008. Les tourelles fournissent des paillettes de glace à base d’eau et de chlorure de sodium. Embarquée à bord des navires, la glace permet de conserver le produit de la pêche pendant plusieurs jours. L’aménagement de tables inox pour les écailleurs se révèlent, là encore, une avancée en termes d’hygiène. Quant aux déchets des poissons, ils ne sont plus jetés à l’eau mais récupérés pour être ensuite transformés en compost.
La traversée de la Rivière Salée
Ce bras de mer d’une profondeur de plus de 5 mètres dont la largeur oscille entre 30 et 100 mètres, sépare la Grande Terre et la Basse Terre. Il est enjambé par deux ponts mobiles qui s’avéraient bien utiles car ils permettaient un gain de temps pour les plus gros bateaux : le pont de l’Alliance inauguré en 1997 et le pont de la Gabarre, mis en service dans les années 50. Cependant la travée mobile de ce dernier n’est plus en fonction pour des raisons de sécurité.
Le soutien aux acteurs économiques de la filière
Afin d’aider les professionnels de la pêche à maintenir leur activité dans ce contexte de crise sanitaire, la Région a programmé des actions via un plan de relance pour la période 2021-2027, parmi lesquelles l’accompagnement des entreprises pour la modernisation de la flotte de pêche artisanale (incluant la construction et la réparation navale en local, la modernisation des équipements portuaires, la création d’un pôle mer régional … Ces actions devraient se concrétiser dans les mois à venir.
Le FEAMP (Fonds Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche), qui œuvre pour une pêche professionnelle axée sur le développement durable et soutient l’innovation et la création d’emploi, a mis à disposition de la Région une enveloppe de 3,8 millions d’euros. Lors de la plénière du 22 janvier 2021, la Région Guadeloupe a approuvé le plan régional d’aménagement de 11 ports de pêche. Sont ainsi concernés par cette première mouture, les ports de Bouillante, Deshaies, Gosier, Grand-bourg, Gourbeyre, La Désirade, Port-Louis, Saint-François, Sainte-Anne, Sainte-Rose et Terre-de-Haut. Ces projets seront financés à 75 % par le FEAMP et 25 % par le département ou la commune (sachant que la Région suppléera une commune en cas de défaillance financière).
Sources IFREMER & Comité des pêches de Guadeloupe
Texte et photos : Simax Communication