An Tan Lontan, aux Antilles, comme en Métropole, on s’éclaire à la chandelle dont la cire est fournie par la ville Algérienne de Béjaïa. William Murdoch expérimente en 1792 la lampe à gaz, puis la lampe à pétrole est inventée par le chimiste Ignacy Lukasiewicz en 1853. Dès 1880, l’électricité supplante le gaz d’éclairage.
De 1914 à 1916, la ville de Basse-Terre, chef-lieu de l’île, et celle de Pointe-à-Pitre disposent de l’éclairage public, grâce à des groupes électrogènes. Henry Bérenger sénateur de la Guadeloupe de 1912 à 1945, également Commissaire général aux Essences et Combustibles de 1918 à
1920 et Eugène Graëve, député de la Guadeloupe de 1928 à 1936, se rapprochent du groupe Munich en 1928.
LA CGDE
La Compagnie Guadeloupéenne de Distribution de l’Energie Electrique, filiale du groupe Métropolitain Munich, passe la commande de l’usine (laquelle devait au départ être implantée à Petit-Bourg), le 24 juillet 1929, au groupe Suisse Brown-Boveri et Cie fondé en 1891. L’administration achète les terrains où doit être implantée la centrale dont les travaux commencent en juillet 1931. En 1934, Brown-Boveri envoie sur l’île des techniciens allemands pour monter les bâtiments et les trois chaudières multitubulaires Babcock & Wilcox devant fournir 2750 kilowatts. Un appontement édifié en contrebas de l’usine permet la livraison du charbon pour approvisionner les machines. L’électricité qui est produite le 1er avril 1935, dessert Pointe-à-Pitre.
La société lyonnaise d’entreprise
Le 17 juin 1936, la Colonie lui remet la centrale de Baie-Mahault afin qu’elle produise et distribue l’électricité en Guadeloupe durant quarante ans. On fixe le prix du kWh à 2,50 francs. Mais la régie déficitaire affiche des pertes de 800 francs par jour. En 1938, le prix du kWh a augmenté et passe à 4,50 francs. En 1940, plus de 1000 clients disposent de l’électricité, mais au début de la guerre la production faiblit et un groupe est ajouté à Rivière-Sens.
LA SCODEL
En 1941, la société remet en état la centrale Hydro-électrique de Dolé et fournit l’électricité jusqu’en 1950, tandis que l’usine Marquisat de Capesterre-Belle-Eau fournit de l’énergie pour la centrale thermique par le biais de la bagasse, issue de la canne-à-sucre.
L’APRES -GUERRE
Les machines se sont détériorées et la guerre terminée, on remplace l’alimentation au charbon par du mazout. Depuis la ville de Baie-Mahault des lignes électriques commencent à s’étendre vers d’autres communes.
En 1946, Marcel Paul, Ministre de la Production Industrielle, obtient suite au vote du 8 avril 1946, la nationalisation de l’électricité.
LA SPDEG
Le 1er Août 1951, la Société de Production et de Distribution d’Electricité de la Guadeloupe, est chargée entre 1951 et 1975 d’exploiter le réseau et l’Etat lui remet une centrale diesel dotée de trois groupes de 600 kW chacun. En 1954, elle met en fonction un quatrième groupe de 750 kW. Les machines de la centrale s’arrêtent en 1971 et au fil du temps, le château d’eau, les bâtiments ainsi que leurs contenus se dégradent. Désormais certains locaux fantômes, n’offrent plus que leurs structures métalliques envahies par la végétation et l’endroit où l’on peut voir des bâtiments bordés à l’arrière par le petit port de plaisance est désormais désigné sous le nom de « La Friche ».