© Camille Hermand Architectures
La couleur, osera, osera pas ? C’est pourtant le moyen le plus efficace et le moins coûteux d’ambiancer son intérieur. All over ou par touches, suivez le mode d’emploi de l’architecte Camille Hermand.
C’est décidé, on va en finir avec ces murs blancs manquant de personnalité. Mais par où démarrer ? Prudemment pour commencer. « Si l’on ne veut pas qu’elle soit trop présente, le mieux est d’opter pour des touches, explique Camille Hermand. On peut choisir de peindre seulement les menuiseries. Une bibliothèque, des placards, une tête de lit peints ont un côté théâtral, égayent une chambre ou un salon, tout en restant raisonnables. » Même principe dans la cuisine, où seuls les meubles seront colorés, les murs étant laissés blancs. Pour que la couleur n’étouffe pas trop la pièce, on veillera à ne pas accumuler les meubles hauts, très lourds quand ils sont foncés, en privilégiant l’accrochage d’étagères, blanches ou en chêne, sur au moins un côté de la cuisine. Si vraiment des meubles hauts s’avèrent nécessaires, la meilleure solution est de les choisir blancs pour qu’ils se fondent dans les murs. Autre astuce « light » : les soubassements. « Leurs lignes horizontales redéfinissent les proportions de la pièce en dessinant un horizon. La couleur n’est pas trop présente et a l’avantage de mettre en valeur les meubles qu’on y adossera. Pour un effet encore plus raffiné, on peut accrocher des rideaux bicolores suivant le même dessin. Une ligne noire entre le blanc et la couleur donne un côté très architectural. On peut même aller jusqu’à peindre les huisseries des fenêtres en noir. » Dans les salles de bains aussi, la couleur des faïences donne un côté bonbon, tandis qu’un liseré noir structure la pièce, surtout si l’on ajoute une paroi de douche façon verrière d’atelier. On frissonne toujours avant de poser une couleur forte sur une grande surface, mais souvent, l’effet Wahoo est au rendez-vous. C’est indiscutablement le meilleur moyen de réussir son entrée. Dans cette pièce souvent peu lumineuse, un bleu sombre, un kaki foncé ou un bordeaux profond se révèlent enveloppants et très accueillants. En contraste, la luminosité saute aux yeux lorsqu’on passe au salon laissé clair. C’est aussi valable dans un couloir, surface souvent triste, qui trouve un nouvel intérêt quand il est coloré et devient une galerie d’exposition originale. Peindre en bleu sombre les éléments classiques d’un appartement haussmannien confère une nouvelle modernité aux moulures, pâtisseries et autres corniches. Enfin le noir peut s’avérer un parti pris aussi fort qu’utile. Dans un salon, Camille Hermand a choisi de peindre en noir tout un mur de bibliothèque : « les objets et les livres ressortent beaucoup mieux, l’ensemble, moins salissant, vieillira mieux. En outre, cela nous a permis de faire disparaitre une porte, la télévision et ce trou noir que donnait la cheminée. Les dessins des fauteuils et canapés se détachent bien sur cette toile de fond. » |